Le commerce transsaharien
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Au Moyen âge, un commerce
transsaharien intense relia l’Afrique du
Nord à l’Afrique subsaharienne, à
laquelle appartenait l’Empire du Mali. Grâce
à sa situation géographique, le Mali put
bénéficier du rôle
d’intermédiaire entre les tribus africaines du
sud du Sahara et les commerçants arabes et
berbères du Nord.
1. L'Empire du Mali, au cœur du commerce
transsaharien
a. Des échanges commerciaux bilatéraux
entre l'Empire du Mali et l'Afrique du Nord
• La
caravane, reine des échanges commerciaux
transsahariens
Les marchands arabes ou berbères venus du Maghreb (le Maghreb est aujourd’hui constitué de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie), pour des raisons pratiques et de sécurité, se regroupaient en caravanes pour affronter l’immensité du Sahara afin de vendre leurs produits à l’Empire du Mali situé au sud de ce rude désert et y acheter de précieuses marchandises afin de les ramener dans leurs pays.
Une caravane se composait d’un grand nombre de chameaux (entre 1 000 et 12 000 par caravane) sur les dos desquels on attachait solidement les précieuses marchandises. La traversée du Sahara prenait entre 25 et 50 jours, ponctués par des arrêts dans des oasis et dans des villes où tous, hommes et bêtes, pouvaient se reposer et reprendre des forces dans des caravansérails (bâtiments construits spécifiquement pour cela) avant de repartir.
• Des conditions de voyage extrêmement difficiles
Chaleur (45°C le jour), manque d’eau, absence de route tracée, le chemin à suivre est invisible. On pouvait se perdre à jamais dans le désert. C’est pourquoi on voyageait souvent de nuit, afin de bénéficier de la fraîcheur nocturne et de se guider à l’aide des étoiles.
Face à ces conditions de voyage plus que pénibles et dangereuses, on peut se demander pourquoi des marchands décidaient tout de même de partir et de risquer le tout pour le tout.
Les marchands arabes ou berbères venus du Maghreb (le Maghreb est aujourd’hui constitué de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie), pour des raisons pratiques et de sécurité, se regroupaient en caravanes pour affronter l’immensité du Sahara afin de vendre leurs produits à l’Empire du Mali situé au sud de ce rude désert et y acheter de précieuses marchandises afin de les ramener dans leurs pays.
Une caravane se composait d’un grand nombre de chameaux (entre 1 000 et 12 000 par caravane) sur les dos desquels on attachait solidement les précieuses marchandises. La traversée du Sahara prenait entre 25 et 50 jours, ponctués par des arrêts dans des oasis et dans des villes où tous, hommes et bêtes, pouvaient se reposer et reprendre des forces dans des caravansérails (bâtiments construits spécifiquement pour cela) avant de repartir.
Doc. 1. Un caravansérail vu de l'intérieur |
• Des conditions de voyage extrêmement difficiles
Chaleur (45°C le jour), manque d’eau, absence de route tracée, le chemin à suivre est invisible. On pouvait se perdre à jamais dans le désert. C’est pourquoi on voyageait souvent de nuit, afin de bénéficier de la fraîcheur nocturne et de se guider à l’aide des étoiles.
Face à ces conditions de voyage plus que pénibles et dangereuses, on peut se demander pourquoi des marchands décidaient tout de même de partir et de risquer le tout pour le tout.
b. Les produits échangés
Pourquoi les marchands risquaient-ils leur vies dans ces
voyages ? La réponse à cette question se
trouve dans la nature des produits qui étaient
échangés entre le Nord et le Sud du
Sahara. Des produits qui avaient une très grosse
valeur marchande.
L’Empire du Mali possédait des ressources très intéressantes et très convoitées par les marchands d’Afrique du Nord : or, cuivre, ivoire, produits agricoles issus de la savane…. Et à l’inverse, il avait besoin de ce que le Maghreb avait à lui offrir : de riches tissus, des objets fabriqués par des artisans, des chevaux, du sel, des pierres précieuses, des livres, des dattes…
L’Empire du Mali possédait des ressources très intéressantes et très convoitées par les marchands d’Afrique du Nord : or, cuivre, ivoire, produits agricoles issus de la savane…. Et à l’inverse, il avait besoin de ce que le Maghreb avait à lui offrir : de riches tissus, des objets fabriqués par des artisans, des chevaux, du sel, des pierres précieuses, des livres, des dattes…
c. L'Homme, une marchandise comme une autre
• La
traite
L’esclavage existait depuis l’Antiquité. Mais, au Moyen âge, les pays arabo-musulmans intensifièrent le commerce des esclaves, l’organisant en une véritable traite, un grand commerce international d’esclaves noirs qui furent acheminés et vendus de l’Atlantique à la mer Rouge durant près de 13 siècles en suivant fidèlement les mêmes routes, transsahariennes et maritimes.
Les esclaves étaient des hommes libres d’Afrique subsaharienne qui étaient soient enlevés, soit faits prisonniers au cours de guerres africaines. La Charia interdisait de réduire en esclavage un musulman, mais tout infidèle pouvait être considéré comme un esclave potentiel. Les Noirs de l’Empire du Mali, animistes, furent ainsi très nombreux à être razziés pour être vendus sur les marchés des cités algériennes, marocaines, tunisiennes, égyptiennes, irakiennes et arabes.
Tout comme l’or, l’ivoire et les produits de l’artisanat, les esclaves étaient convoyés en caravanes de plusieurs centaines de prisonniers à travers le Sahara brûlant. Durant les deux mois et demi que durait la traversée, leurs taux de mortalité étaient particulièrement élevés (de 6 à 20 %). Ceux qui survivaient étaient vendus aux plus offrants sur des marchés spécialement réservés à ce type de transaction. On estime à 20 millions de personnes le nombre d’esclaves issus de l’Afrique de l’Ouest entre 650 et 1920 (l’Empire du Mali faisait partie de cette Afrique de l’Ouest au Moyen-Age).
• À quoi était employée cette main-d’œuvre déracinée ?
Certains des hommes réduits en esclavage étaient vendus directement dans l’Empire où ils devenaient domestiques, soldats, mineurs, cultivateurs et, parfois même, fonctionnaires de l’État.
Dans les oasis du Sahara, ils étaient employés à la culture des palmiers dattiers, à la récolte des dattes et à l’entretien des canaux d’irrigation. Dans les villes musulmanes, ils servaient le plus souvent de domestiques ou de soldats. Ils étaient également très nombreux à travailler dans des conditions terribles dans les mines de pierres précieuses, d’or ou de sel.
L’esclavage existait depuis l’Antiquité. Mais, au Moyen âge, les pays arabo-musulmans intensifièrent le commerce des esclaves, l’organisant en une véritable traite, un grand commerce international d’esclaves noirs qui furent acheminés et vendus de l’Atlantique à la mer Rouge durant près de 13 siècles en suivant fidèlement les mêmes routes, transsahariennes et maritimes.
Les esclaves étaient des hommes libres d’Afrique subsaharienne qui étaient soient enlevés, soit faits prisonniers au cours de guerres africaines. La Charia interdisait de réduire en esclavage un musulman, mais tout infidèle pouvait être considéré comme un esclave potentiel. Les Noirs de l’Empire du Mali, animistes, furent ainsi très nombreux à être razziés pour être vendus sur les marchés des cités algériennes, marocaines, tunisiennes, égyptiennes, irakiennes et arabes.
Doc. 2. Razzia d'esclaves dans un village africain |
Tout comme l’or, l’ivoire et les produits de l’artisanat, les esclaves étaient convoyés en caravanes de plusieurs centaines de prisonniers à travers le Sahara brûlant. Durant les deux mois et demi que durait la traversée, leurs taux de mortalité étaient particulièrement élevés (de 6 à 20 %). Ceux qui survivaient étaient vendus aux plus offrants sur des marchés spécialement réservés à ce type de transaction. On estime à 20 millions de personnes le nombre d’esclaves issus de l’Afrique de l’Ouest entre 650 et 1920 (l’Empire du Mali faisait partie de cette Afrique de l’Ouest au Moyen-Age).
• À quoi était employée cette main-d’œuvre déracinée ?
Certains des hommes réduits en esclavage étaient vendus directement dans l’Empire où ils devenaient domestiques, soldats, mineurs, cultivateurs et, parfois même, fonctionnaires de l’État.
Dans les oasis du Sahara, ils étaient employés à la culture des palmiers dattiers, à la récolte des dattes et à l’entretien des canaux d’irrigation. Dans les villes musulmanes, ils servaient le plus souvent de domestiques ou de soldats. Ils étaient également très nombreux à travailler dans des conditions terribles dans les mines de pierres précieuses, d’or ou de sel.
2. Un Empire considérablement enrichi par ces
échanges
a. Le Mansa, premier bénéficiaire de
ce commerce
Grâce à ces nombreux échanges,
l’empereur du Mali était un seigneur extrêmement riche.
C’est en effet lui qui, grâce à son
armée, contrôlait les sources de production
de l’or et les routes commerciales. Il
possédait du reste le monopole exclusif du
commerce des pépites d’or. C’est lui,
également, qui organisait les razzias pour
capturer les esclaves. Grâce à cette
richesse il était très puissant et
très admiré.
b. Les villes marchandes de l'Empire, espaces
privilégiés de diffusion d'une religion
nouvelle : l'islam
Les marchands venus d’Afrique du Nord
étaient pour la plupart musulmans.
Lorsqu’ils s’arrêtaient dans les villes
de l’Empire, ils participaient, souvent sans
même le faire volontairement, à
la diffusion de l’islam et de
sa culture. Le Mansa lui-même avait
renoncé à la religion de ses
ancêtres, l’animisme, (une religion
polythéiste qui pense que tous les
éléments de la nature ont une âme et
des pouvoirs), depuis le 11e siècle et
s’était converti à l’islam.
Ses successeurs furent tous des fidèles de la religion prêchée au 7e siècle par Mahomet. Certains d’entre eux firent édifier des mosquées et construire des écoles coraniques dans les villes de l’Empire. Ce fut le cas, par exemple, de Mansa Moussa à Tombouctou.
Ses successeurs furent tous des fidèles de la religion prêchée au 7e siècle par Mahomet. Certains d’entre eux firent édifier des mosquées et construire des écoles coraniques dans les villes de l’Empire. Ce fut le cas, par exemple, de Mansa Moussa à Tombouctou.
c. Les cultures traditionnelles reculent face
à la pénétration des influences
extérieures, mais ne disparaissent pas
La preuve, l’épopée de
Soundiata a pu être transmise de
génération en génération,
pour parvenir jusqu’à nous, grâce
à la parole et au chant des griots. Un
griot est, en Afrique, un poète musicien, en
charge de la tradition orale. Au cours des
siècles, l’islam s’est, certes,
largement diffusé dans l’Empire, mais les
griots, porteurs de la culture orale de l’Afrique,
ont continué – et continuent encore –
leur mission fondamentale de transmission d’un
savoir et d’une culture ancestrale.
Aujourd'hui, de nombreux africaines sont toujours
animistes.
Doc. 3. Un griot africain |
L'essentiel
Tout au long du Moyen âge, un
commerce intense relia le
Maghreb à l’Afrique subsaharienne,
à laquelle appartenait l’Empire du Mali. Les
tribus africaines du sud du Sahara et les commerçants
arabes et berbères du Nord s'échangeaient alors
des produits d'une très grosse valeur
marchande. Parmi ces produits, l'être humain
était une denrée extrêmement
prisée des commerçants arabo-musulmans qui les
revendait sur des marchés aux
esclaves.
Lentement, par le biais des nombreux échanges avec les commerçants arabo-musulmans, le Mali se laissa pénétrer par la culture de l'islam. Cependant, parmi le peuple, la culture purement africaine ne disparut pas.
Lentement, par le biais des nombreux échanges avec les commerçants arabo-musulmans, le Mali se laissa pénétrer par la culture de l'islam. Cependant, parmi le peuple, la culture purement africaine ne disparut pas.
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