Le Brésil, un géant agricole
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Le Brésil est un pays immense (8,5 millions de
km2) dont on vante souvent l'impressionnante
réussite agricole. Pourtant, les spécialistes
sont plus nuancés et font remarquer la coexistence de
situations agricoles fortement contrastées au sein de
cet État.
Le Brésil est-il aujourd'hui capable de nourrir l'ensemble de sa population ? Et le sera-t-il dans les décennies à venir ?
Le Brésil est-il aujourd'hui capable de nourrir l'ensemble de sa population ? Et le sera-t-il dans les décennies à venir ?
1. Le Brésil, une immense ferme capable de
nourrir l'ensemble des Brésiliens ?
a. La troisième puissance agricole du monde
La réussite agricole du Brésil est
incontestable. Ses productions sont très souvent
placées aux premiers rangs mondiaux.
De plus, il y a 30 ans, le pays s'est lancé dans la production de bioéthanol, dont il est aujourd'hui le premier producteur mondial. Le bioéthanol est un biocarburant à fort pouvoir énergétique issu de l’agriculture et appartenant à la famille des énergies renouvelables. Il est utilisé dans les moteurs à essence.
Doc. 1. Carte de l'agriculture du Brésil |
Enfin, le Brésil est également l'un des premiers exportateurs de produits agricoles du monde. Par exemple, il occupe la première place pour l'exportation d'oranges.
b. Une agriculture ultra-moderne
Si la puissance agricole du Brésil est
incontestable, c'est parce que l'on y a
organisé une agriculture productiviste (qui
repose sur l'usage optimum d'engrais chimiques, de
traitements herbicides, de fongicides, d'insecticides, de
régulateurs de croissance et de pesticides)
tournée vers l'exportation.
Sur des surfaces colossales, les grands propriétaires terriens développent une agriculture ultramoderne et extrêmement rentable aux rendements impressionnants. Leurs moyens financiers leur permettent d'acheter du matériel ultramoderne (une grande quantité de moissonneuses guidées par GPS pour les récoltes par exemple).
Sur des surfaces colossales, les grands propriétaires terriens développent une agriculture ultramoderne et extrêmement rentable aux rendements impressionnants. Leurs moyens financiers leur permettent d'acheter du matériel ultramoderne (une grande quantité de moissonneuses guidées par GPS pour les récoltes par exemple).
Doc. 2. Exploitation agricole au Brésil |
2. Un système durable à longue
échéance ?
a. La sécurité alimentaire n'est pas
assurée pour tous au Brésil
Il ne s'agit pas d'un système durable car la
sécurité alimentaire n'est pas
assurée pour tous les brésiliens. Certes,
la production agricole du Brésil est
énorme. Cependant, un quart des Brésiliens
(soit 44 millions de personnes) ne mange pas à sa
faim. 6,5 % d'entre eux souffrent même de
sous-nutrition.
L'enthousiasme du Brésil pour les biocarburants menace la sécurité alimentaire de sa population la plus pauvre car les immenses terres employées à la production de ces cultures énergétiques ne servent pas à des cultures alimentaires alors qu'elles sont encore largement insuffisantes.
Une très grande partie de la production agricole brésilienne, produite sur d'immenses exploitations, est destinée à l'exportation et non aux marchés locaux. Les petites propriétés familiales produisent bien une agriculture tournée vers la consommation locale, mais en trop faible quantité. Et pourtant, les 70 millions d'hectares cultivés dans cet immense pays ne représentent que moins de 8 % de la superficie totale du Brésil. Il reste encore 100 millions d'hectares non encore investis par l'agriculture.
À l'échelle du pays, le problème de l'insécurité alimentaire ne se pose pas avec la même intensité : seulement 3,5 % des habitants du Sud (plus riches) sont confrontés à la sous-alimentation alors qu'ils sont 12,5 % dans la Nordeste.
L'enthousiasme du Brésil pour les biocarburants menace la sécurité alimentaire de sa population la plus pauvre car les immenses terres employées à la production de ces cultures énergétiques ne servent pas à des cultures alimentaires alors qu'elles sont encore largement insuffisantes.
Une très grande partie de la production agricole brésilienne, produite sur d'immenses exploitations, est destinée à l'exportation et non aux marchés locaux. Les petites propriétés familiales produisent bien une agriculture tournée vers la consommation locale, mais en trop faible quantité. Et pourtant, les 70 millions d'hectares cultivés dans cet immense pays ne représentent que moins de 8 % de la superficie totale du Brésil. Il reste encore 100 millions d'hectares non encore investis par l'agriculture.
À l'échelle du pays, le problème de l'insécurité alimentaire ne se pose pas avec la même intensité : seulement 3,5 % des habitants du Sud (plus riches) sont confrontés à la sous-alimentation alors qu'ils sont 12,5 % dans la Nordeste.
b. Des millions de paysans sont sans terres
Ce système n'est pas durable aussi car, dans ce
pays immense, des millions de paysans sont sans terres et
ont faim.
Le Brésil est un pays vaste et, proportionnellement, peu densément peuplé. On peut donc supposer que les paysans y sont les plus heureux du monde et possèdent tous des parcelles d'une taille qui suffit à les faire vivre avec leurs familles. Et bien non. Paradoxalement, il y a au Brésil des millions de paysans sans terres. Une seule explication à cette grande injustice : un très petit nombre d'immenses propriétaires terriens (300 environ), les latifundios, possèdent près de 40 millions d'hectares à eux seuls. Ce qui fait que 5 millions de familles n'ont même pas de quoi posséder un lopin de terre pour se nourrir.
Aujourd'hui, le gouvernement du Brésil tente de trouver des solutions à cette terrible injustice. Pour cela, il organise la déforestation de l'Amazonie et transforme ces terres défrichées en terres agricoles dans le but d'y installer des milliers de ces paysans sans terres.
Le Brésil est un pays vaste et, proportionnellement, peu densément peuplé. On peut donc supposer que les paysans y sont les plus heureux du monde et possèdent tous des parcelles d'une taille qui suffit à les faire vivre avec leurs familles. Et bien non. Paradoxalement, il y a au Brésil des millions de paysans sans terres. Une seule explication à cette grande injustice : un très petit nombre d'immenses propriétaires terriens (300 environ), les latifundios, possèdent près de 40 millions d'hectares à eux seuls. Ce qui fait que 5 millions de familles n'ont même pas de quoi posséder un lopin de terre pour se nourrir.
Aujourd'hui, le gouvernement du Brésil tente de trouver des solutions à cette terrible injustice. Pour cela, il organise la déforestation de l'Amazonie et transforme ces terres défrichées en terres agricoles dans le but d'y installer des milliers de ces paysans sans terres.
c. L'écologie, oubliée du
développement agricole
Le succès agricole du Brésil a un
coût environnemental important : les cultures
intensives sont obtenues en utilisant massivement des
produits chimiques (engrais, pesticides...) et de
nombreuses régions productrices sont aujourd'hui
confrontées à des problèmes de
perte de fertilité des terres, de pollution
de l'eau, de dégradation des sols et de
déforestation incontrôlée. La
déforestation de l'Amazonie, par exemple,
progresse très vite.
L'essentiel
Le Brésil est l'un
des premiers pays agricoles du monde. Les grands
propriétaires terriens, qui possèdent
l'essentiel des terres cultivées, s'enrichissent
grâce à une agriculture intensive, largement
mécanisée, dont les rendements sont très
importants. En revanche, des millions de paysans
brésiliens sont sans terres et se trouvent donc
confrontés au chômage, à la misère
et à la faim.
Les cultures vivrières du Brésil sont négligées, ce qui fait que des milliers d'hommes n'y mangent pas à leur faim. Enfin, le développement agricole du Brésil n'a, jusque-là, pas tenu compte de son impact environnemental.
Les cultures vivrières du Brésil sont négligées, ce qui fait que des milliers d'hommes n'y mangent pas à leur faim. Enfin, le développement agricole du Brésil n'a, jusque-là, pas tenu compte de son impact environnemental.
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