La Farce de Maître Pathelin
- Fiche de cours
- Quiz
- Profs en ligne
- Videos
- Application mobile
Objectif :
Saisir les caractéristiques de la farce, les
procédés comiques.
La Farce de Maître Pathelin a été
écrite à la fin du moyen-âge vers
1464. Elle est souvent considérée comme la
première pièce comique du
Moyen-âge.
1. L'auteur, La situation économique et sociale
a. L'auteur
Le nom de l’auteur est inconnu :
peut-être s’agit-il d’un clerc, un
joueur de farce qui se nommerait Pathelin, un membre du
palais de justice ou le poète Villon.
Le mystérieux auteur connaît manifestement des détails et procédures judiciaires et les parlers de diverses régions du nord.
Le mystérieux auteur connaît manifestement des détails et procédures judiciaires et les parlers de diverses régions du nord.
b. La situation économique et sociale
Au 15e siècle, après une
fragilisation due à la guerre de cent ans et
à la peste noire, la situation politique et
économique rassérénée par
Louis XI permet le renouveau artistique : le
théâtre comique se développe.
Les villes grandissent, les petits bourgeois s’enrichissent sur le dos de leurs clients et employés. Leur cupidité et leur malhonnêteté est vivement critiquée. Le théâtre se moque de la corruption par le rire.
Les villes grandissent, les petits bourgeois s’enrichissent sur le dos de leurs clients et employés. Leur cupidité et leur malhonnêteté est vivement critiquée. Le théâtre se moque de la corruption par le rire.
Doc.1. Le théâtre au
Moyen-âge Par Térence de Jean Trechsel, éd. à Lyon, 1493, Bibl. des Arts déco. |
2. L'oeuvre
a. Le genre
La farce relève du théâtre comique.
C’est une pièce brève en vers
qui exploite les renversements de situation, le
thème du trompeur-trompé ou des disputes et
bastonnades interminables. Les personnages
représentent un trait de caractère ou une
condition particulière : le mari jaloux, le
marchand cupide, la femme volage, la femme rusée,
l’intelligent abêti par l’étude,
le cocu…
Le but est de faire rire. Il s’agit de « farcir » la pièce de coups et d'allusions cocasses (coups de bâton, jurons, jeux de mots). Les acteurs et auteurs sont souvent des étudiants ou membres de groupes comme les clercs, les décors sont très sommaires.
Le but est de faire rire. Il s’agit de « farcir » la pièce de coups et d'allusions cocasses (coups de bâton, jurons, jeux de mots). Les acteurs et auteurs sont souvent des étudiants ou membres de groupes comme les clercs, les décors sont très sommaires.
b. Le résumé
Doc.2. Pathelin enlève une pièce de drap au drapier |
L’avocat Pathelin n’a plus de travail. Il décide d’utiliser son talent de trompeur pour obtenir du tissu gratuitement auprès du drapier Guillaume. Il emporte une pièce de tissu chez lui.
Lorsque le marchand vient réclamer son dû, il fait mine de mourir et le commerçant part sans se faire payer.
Le berger Thibaud l'Agnelet demande à Pathelin de le défendre contre son maître qui a égorgé ses moutons. Pathelin propose une ruse à Thibaud : qu'il réponde au tribunal en bêlant comme un mouton.
Le berger passe pour simple d’esprit et gagne mais il refuse de payer l’avocat et répond à ses propos en bêlant.
Le trompeur est trompé !
c. Les thèmes
• La
justice
Elle est largement critiquée avec le personnage de Pathelin qui représente l’avocat, maître en duperie, ou avec le juge qui est incapable d’être objectif, ébloui par le bagou de l’avocat. La justice est corrompue : gagne qui a les moyens de payer !
Toutefois, il existe une forme de justice naturelle plus efficace : l’escroc finit par se faire escroquer !
• La duperie
La parole est trompeuse, ce dont témoigne l’ensemble de la farce.
L’avocat, le marchand, le berger sont dissimulateurs et trompent autrui. Chacun ment et joue un rôle. C’est ce qu’on appelle « le théâtre dans le théâtre » : les personnages jouent un autre rôle, interprètent le malade agonisant, la femme éplorée, le simple d’esprit…
La pièce se clôt sur le trompeur trompé : celui qui délirait devant le drapier se trouve confronté à une situation de communication inversée mais tout aussi fausses : le berger fait mine de ne pas pouvoir communiquer.
Une morale implicite se dégage du comique : celui qui trompe est souvent trompé. Au-delà de la critique de la société viciée se lit une invitation à la modération, à la raison, à la sincérité.
Elle est largement critiquée avec le personnage de Pathelin qui représente l’avocat, maître en duperie, ou avec le juge qui est incapable d’être objectif, ébloui par le bagou de l’avocat. La justice est corrompue : gagne qui a les moyens de payer !
Toutefois, il existe une forme de justice naturelle plus efficace : l’escroc finit par se faire escroquer !
• La duperie
La parole est trompeuse, ce dont témoigne l’ensemble de la farce.
L’avocat, le marchand, le berger sont dissimulateurs et trompent autrui. Chacun ment et joue un rôle. C’est ce qu’on appelle « le théâtre dans le théâtre » : les personnages jouent un autre rôle, interprètent le malade agonisant, la femme éplorée, le simple d’esprit…
La pièce se clôt sur le trompeur trompé : celui qui délirait devant le drapier se trouve confronté à une situation de communication inversée mais tout aussi fausses : le berger fait mine de ne pas pouvoir communiquer.
Une morale implicite se dégage du comique : celui qui trompe est souvent trompé. Au-delà de la critique de la société viciée se lit une invitation à la modération, à la raison, à la sincérité.
L'essentiel
La pièce rassemble nombre de procédés
comiques comme la tromperie en série, la ruse, la
justice caricaturée… nombre de
procédés présents quelques
siècles plus tard chez Molière.
Vous avez obtenu75%de bonnes réponses !