Robinson Crusoé, Daniel Defoe

Doc.2. Robinson Crusoe et Vendredi sur un radeau

Robinson devient, contre l’avis de sa famille qui le rêve avocat, navigateur. Après plusieurs péripéties qui le réduisent à l’esclavage, puis le mènent à lutter contre des pirates pour enfin venir vers la gestion d’une plantation au Brésil, il s’embarque dans une expédition pour rechercher des esclaves africains.Il essuie une tempête terrible et arrive seul rescapé sur une île avec quelques armes et outils.

Il organise sa vie à l’occidentale : il se construit une habitation, il cultive la terre et élève des chèvres ; il lit la Bible. La compagnie des hommes lui manque. Il observe cependant des cannibales qui rendent visite sur l’île surnommée Désespoir. Après avoir voulu les exterminer, il tolère leur coutume comme ils épargnent sa vie.
Crusoé libère un des cannibales qu’il appelle Vendredi, le jour de leur rencontre. L’un apprend la civilisation à l’autre, l’autre montre les rudiments de la vie sauvage.

Presque trente ans plus tard, un navire anglais arrive : l’équipage en rébellion veut abandonner le capitaine sur l'île. Le capitaine et Crusoé parviennent à reprendre le navire avec Vendredi. Sa plantation lui a rapporté : il peut voyager mais il finit par la vendre et retourne enfin en Angleterre.

• Le fantasme bourgeois

Robinson est celui qui cherche le profit et l’aventure au détriment des souffrances de son entourage ou encore des valeurs et droits naturels de tous les hommes. En effet, il part en quête d’esclaves et participe de la traite des nègres ; il croit en la valeur du travail comme production de biens et d’argent et non comme la possible rédemption de la corruption des hommes…

De plus, isolé sur un univers clos et petit, il crée une monarchie miniature, entouré d’animaux qui caricaturent la cour, puis du serviteur qu’il se crée puisqu’il le nomme et lui impose sa langue. Il devient un monarque qui joue de sa puissance sur son domaine royal.

L’œuvre a une fonction critique et dénonciatrice du fonctionnement corrompu de la société bourgeoise anglaise.

Doc.3. Robinson Crusoé avec son perroquet

• Le bon sauvage 

Il croit en un bonheur simple et près de la nature. Robinson Crusoé va de l’erreur à la compréhension du bonheur. Confronté à la solitude, il prend conscience de sa culpabilité et de ses erreurs. Devant le cannibalisme, il admet la différence, la tolérance.

En sauvant Vendredi, il impose la culture de la civilisation mais pour en obtenir la conversion et se placer en tant que « père » ou initiateur.

L’œuvre a une vocation philosophique qui présente le « sauvage » comme détenteur d’un bonheur naturel, simple et vierge de la corruption de la société.

• La place de la religion 

Robinson a des réflexions de plus en plus spirituelles et croit en l’existence d’un Dieu. Ainsi, le maître initie et convertit l’infidèle. L’épreuve de la solitude oblige Robinson à un retour à Dieu.
Il effectue un cheminement spirituel en convertissant le cannibale au christianisme. La conversion instaure une égalité entre les deux hommes et annule toute hiérarchie entre eux.