Les Lettres, Madame de Sévigné
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Objectifs :
Saisir les caractéristiques du genre
épistolaire ; connaître un auteur majeur du
genre épistolaire...
1. L'auteur : Madame de Sévigné
(1626-1696)
Doc. Portrait de Mme de Sévigné |
Marie de Rabutin-Chantal, épouse du marquis de Sévigné, descend d’une famille réputée pour sa culture et son esprit lettré. Orpheline très jeune, elle est recueillie par ses cousins les Coulanges, une famille brillante. Une des cousines, Marie-Angélique de Coulanges est une épistolière de renom.
Elle épouse le marquis Henri de Sévigné en 1644, qui est tué en duel en 1651. Veuve à 25 ans, et mère de deux enfants, elle partage sa vie entre la Bretagne et Paris.
Elle fréquente avec assiduité, la cour et les plus grands salons, dans lesquels elle rencontre La Fontaine et Corneille. Ses contemporains sont nombreux à être séduits par son talent et son style. Madame de La Fayette, romancière reconnue, écrit à son sujet « Votre esprit pare et embellit si fort votre personne qu'il n'y en a point sur terre de si charmante. »
Elle se refuse aux hommes qui la courtise, même à Fouquet, le surintendant du roi.
Lorsque sa fille épouse le comte de Grignan, elle lui écrit des lettres quotidiennes, lettres qui sont un document inestimable sur la société de son époque. Les Lettres à sa fille, Françoise-Marguerite, font l’objet d’une première édition clandestine en 1725, puis sont rééditées par la famille à plusieurs reprises…
La question de l’authenticité des lettres se pose alors, concernant une réécriture possible des quelque trois mille textes laissés par la marquise.
2. L'œuvre
a. Le genre épistolaire, rappels
• Historique du genre, de
l'administratif à l'échange
privé
Les plus anciens échanges concernent des documents administratifs effectués par des messagers qui acheminent le courrier dès l'antiquité. À la fin de Moyen Âge, la généralisation du papier donne un essor considérable à la correspondance qui prend un aspect plus privé. Apparaissent les premiers manuels de correspondance avec des lettres-modèles, puis les relais de poste au 15e siècle et les facteurs de ville au 18e siècle qui permettent une correspondance plus intime.
• Définition, de la correspondance au genre épistolaire
Le mot « epistula » en latin signifie « relatif à la lettre, à la correspondance écrite » qu’il s’agisse de lettres réelles (émetteur et récepteur sont des êtres identifiables et réels) ou fictives (personnages inventés, de roman par exemple). Ainsi, la lettre n'est plus seulement échange privé mais aussi fictif, et s'intègre au genre narratif, participant de l'intrigue.
Les plus anciens échanges concernent des documents administratifs effectués par des messagers qui acheminent le courrier dès l'antiquité. À la fin de Moyen Âge, la généralisation du papier donne un essor considérable à la correspondance qui prend un aspect plus privé. Apparaissent les premiers manuels de correspondance avec des lettres-modèles, puis les relais de poste au 15e siècle et les facteurs de ville au 18e siècle qui permettent une correspondance plus intime.
• Définition, de la correspondance au genre épistolaire
Le mot « epistula » en latin signifie « relatif à la lettre, à la correspondance écrite » qu’il s’agisse de lettres réelles (émetteur et récepteur sont des êtres identifiables et réels) ou fictives (personnages inventés, de roman par exemple). Ainsi, la lettre n'est plus seulement échange privé mais aussi fictif, et s'intègre au genre narratif, participant de l'intrigue.
b. Les énonciateurs des lettres de la
marquise
•
L’émetteur
La marquise trouve en la rédaction de ses lettres et le moyen de correspondre avec ses proches, et le moyen de divertir en société littéraire, ménageant des effets d’attente, de dramatisation…
• Le récepteur ou destinataire est double
À la fois privé (au début, ses lettres s’adressent à ses amis et proches, puis de plus en plus à sa fille partie en Provence) et publique dans le sens où nombre des lettres sont lues dans les salons littéraires et cercles restreints qui prennent connaissance de la vie de la capitale et de la cour.
Les lettres sont ainsi proches du genre narratif, comme des chroniques.
La marquise trouve en la rédaction de ses lettres et le moyen de correspondre avec ses proches, et le moyen de divertir en société littéraire, ménageant des effets d’attente, de dramatisation…
• Le récepteur ou destinataire est double
À la fois privé (au début, ses lettres s’adressent à ses amis et proches, puis de plus en plus à sa fille partie en Provence) et publique dans le sens où nombre des lettres sont lues dans les salons littéraires et cercles restreints qui prennent connaissance de la vie de la capitale et de la cour.
Les lettres sont ainsi proches du genre narratif, comme des chroniques.
c. Le contenu
• Madame de Sévigné exprime sa
douleur de la séparation et relate les
faits de la cour ou des scènes dramatiques,
ménageant des effets stylistiques : un rythme
soutenu d’enchainement des actions, des effets de
suspense, la variété des tons, la
précision des détails…
Sa lettre varie selon le ton, la fonction sur l’émetteur, qu’il s’agisse de divertir, émouvoir, informer ou convaincre… Elle a alors, soit fonction affective (dire son amour à son enfant) ; descriptive et informative (relater des faits de société) ; argumentative (dénoncer des abus)…
• Exemples :
- Témoin de son temps dans la lettre-gazette, Lettre du 15 décembre 1670 à Monsieur de Coulanges : le texte annonce le mariage de monsieur de Lauzun avec la grande Mademoiselle. Madame de Sévigné emploie un ton badin (= léger et amusant) et le style d’un dialogue mondain. Toute la lettre est effet d’attente de la nouvelle incroyable que la marquise apporte à la province. Elle est pleine de vivacité, d’humour et de procédés comiques qui retardent l’annonce.
- Exprimer son ressenti dans la lettre intime, Lettre du 5 octobre 1673 à Madame de Grignan : la mère affligée dit la séparation douloureuse et les regrets de ne plus voir son enfant dans un ton profondément élégiaque (= de tristesse et de lamentation) exploitant le champ lexical de la douleur et les images exprimant la souffrance, des tournures accentuant le sentiment de tristesse (« Je vous cherche toujours, et je trouve que tout me manque… je ne vous ai point… je ne vous ai point… je ne vous ai point… » → utilisation des tournures répétitives qui portent l’affliction à son comble)
Sa lettre varie selon le ton, la fonction sur l’émetteur, qu’il s’agisse de divertir, émouvoir, informer ou convaincre… Elle a alors, soit fonction affective (dire son amour à son enfant) ; descriptive et informative (relater des faits de société) ; argumentative (dénoncer des abus)…
• Exemples :
- Témoin de son temps dans la lettre-gazette, Lettre du 15 décembre 1670 à Monsieur de Coulanges : le texte annonce le mariage de monsieur de Lauzun avec la grande Mademoiselle. Madame de Sévigné emploie un ton badin (= léger et amusant) et le style d’un dialogue mondain. Toute la lettre est effet d’attente de la nouvelle incroyable que la marquise apporte à la province. Elle est pleine de vivacité, d’humour et de procédés comiques qui retardent l’annonce.
- Exprimer son ressenti dans la lettre intime, Lettre du 5 octobre 1673 à Madame de Grignan : la mère affligée dit la séparation douloureuse et les regrets de ne plus voir son enfant dans un ton profondément élégiaque (= de tristesse et de lamentation) exploitant le champ lexical de la douleur et les images exprimant la souffrance, des tournures accentuant le sentiment de tristesse (« Je vous cherche toujours, et je trouve que tout me manque… je ne vous ai point… je ne vous ai point… je ne vous ai point… » → utilisation des tournures répétitives qui portent l’affliction à son comble)
L'essentiel
Les Lettres de la Marquise de Sévigné
sont écrites dans un style raffiné et
soutenu.
Voltaire écrivait à son sujet qu’elle était « la première personne de son siècle pour le style épistolaire, et surtout pour conter des bagatelles avec grâce. »
Voltaire écrivait à son sujet qu’elle était « la première personne de son siècle pour le style épistolaire, et surtout pour conter des bagatelles avec grâce. »
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