La Parure, Guy de Maupassant
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Objectifs :
Saisir les caractéristiques d’une nouvelle
réaliste, connaître un auteur majeur du
genre…
Guy de Maupassant est un des auteurs, maître de la
nouvelle réaliste. Lié à Gustave
Flaubert et Émile Zola, il marque la littérature
par ses romans et ses nouvelles tantôt empreintes de
réalisme, tantôt présentant un univers
fantastique. La
Parure est une nouvelle réaliste dans le
sens où elle entretient un lien étroit avec la
réalité d’une époque.
1. L'auteur (1850-1893)
Doc. 1. Portrait de Guy de Maupassant |
Guy de Maupassant est né en 1850 et est élevé par sa mère seule, très cultivée et amie de Gustave Flaubert, après qu’elle ait quitté son mari volage. Il grandit à entre mer et campagne (à Étretat) et reste attaché à la culture paysanne. Il tire de son internat catholique une aversion pour la religion et fréquente le lycée de Rouen, dans lequel il s’adonne à la poésie et au théâtre, devenant disciple de Flaubert.
Il étudie les lettres et le droit à Paris en 1869. Un an plus tard, il s’engage dans la guerre franco-prussienne puis revient sur la capitale. Il travaille pendant dix années dans différents ministères, écrivant le soir. Il débute sa carrière d'homme de lettres dans le journalisme et la littérature, protégé par son mentor.
Il publie son premier livre en 1879, Histoire du vieux temps. Il participe au recueil collectif des écrivains naturalistes, Les Soirées de Médan et sa nouvelle Boule de Suif remporte un franc succès.
Entre 1880 et 1890, Maupassant publie six romans (La Maison Tellier en 1881 ; Une Vie en 1883 ; Bel Ami en 1885 ; Pierre et Jean en 1887 ; Sur l’Eau en 1888) et quelque trois cents nouvelles dont La Parure en 1884, qui lui assurent la richesse. Il voyage énormément. A son retour, il devient de plus en plus solitaire craignant obsessionnellement la mort.
À partir de 1893, son état de santé physique et mental s’aggrave considérablement et il tente de se suicider. Il est interné et meurt de paralysie générale après plusieurs mois d’inconscience.
Il avait vu juste quand il avait écrit quelques années plus tôt : « Je suis entré dans la littérature comme un météore, j'en sortirai comme un coup de foudre ».
2. La nouvelle
La Parure et autres
scènes de la vie parisienne est une
nouvelle réaliste, parue en 1884 dans le
quotidien Le Gaulois, puis éditée dans
le recueil Contes du jour et de la nuit en
1885.
a. Résumé
• Le cadre, de la situation
initiale réaliste à la
résolution
Mathilde Loisel est l'épouse d’un petit employé du ministère de l’instruction publique, qui travaille comme un forcené pour permettre à sa femme capricieuse d’être un peu plus épanouie. Elle demeure insatisfaite et rêve d’une vie plus palpitante. Elle sort aux côtés de son époux puis avec des amies, en quête de tenues adéquates. Pour une soirée organisée au ministère, elle emprunte alors la parure de diamants de son amie de pension, Madame Forestier, dont elle envie le beau mariage et la fortune. A l’issue de la soirée, durant laquelle elle brille comme jamais, elle se rend compte qu’elle a perdu le collier. Toutes les recherches du malheureux mari sont infructueuses et le précieux bijou estimé à une somme exorbitante reste perdu. Elle n’ose avouer à son amie son étourderie et rachète une parure identique, endettant son couple à vie. Ils doivent changer de domicile et travailler lourdement pour rembourser les crédits : elle « conn(aît) la vie horrible des nécessiteux » durant dix années.
• Le dénouement édifiant et retournement de situation
Après ces années éreintantes, Madame Loisel croise Madame Forestier, « toujours jeune, toujours belle », par hasard. Elle lui avoue son mensonge, mensonge qui s’avérait inutile puisque la parure était fausse.
• Le non-dit
L’orgueil mal placé de Madame Loisel lui a valu dix années de travail acharné qui ont détruit sa vie, sa santé et la beauté qui avait fait d’elle la reine d’une soirée…
Mathilde Loisel est l'épouse d’un petit employé du ministère de l’instruction publique, qui travaille comme un forcené pour permettre à sa femme capricieuse d’être un peu plus épanouie. Elle demeure insatisfaite et rêve d’une vie plus palpitante. Elle sort aux côtés de son époux puis avec des amies, en quête de tenues adéquates. Pour une soirée organisée au ministère, elle emprunte alors la parure de diamants de son amie de pension, Madame Forestier, dont elle envie le beau mariage et la fortune. A l’issue de la soirée, durant laquelle elle brille comme jamais, elle se rend compte qu’elle a perdu le collier. Toutes les recherches du malheureux mari sont infructueuses et le précieux bijou estimé à une somme exorbitante reste perdu. Elle n’ose avouer à son amie son étourderie et rachète une parure identique, endettant son couple à vie. Ils doivent changer de domicile et travailler lourdement pour rembourser les crédits : elle « conn(aît) la vie horrible des nécessiteux » durant dix années.
Doc. 2. La Parure (Maupassant). Mme Loisel accompagnée de son mari, cherche à trouver chez un bijoutier un collier (rivière de diamants) semblable à celui que lui a prêté Mme Forestier et qu'elle a perdu. |
• Le dénouement édifiant et retournement de situation
Après ces années éreintantes, Madame Loisel croise Madame Forestier, « toujours jeune, toujours belle », par hasard. Elle lui avoue son mensonge, mensonge qui s’avérait inutile puisque la parure était fausse.
• Le non-dit
L’orgueil mal placé de Madame Loisel lui a valu dix années de travail acharné qui ont détruit sa vie, sa santé et la beauté qui avait fait d’elle la reine d’une soirée…
b. Personnages
• Les
Loisel
Mathilde Loisel est une jeune et belle femme mariée, malheureuse dans une existence qui ne lui convient pas, parce qu’elle rêve d’une aisance financière à laquelle elle n’a pas accès. Monsieur Loisel est un commis du ministère de l’instruction publique, économe et amoureux de plaisirs simples comme celui de la chasse.
Le couple est mal uni d’où une opposition entre l’insatisfaction de Mathilde (le récit est marqué par le vocabulaire du manque, de l’envie jalouse) et la simplicité d’un homme qui se satisfait de loisirs simples ; une opposition entre le champ lexical de la pauvreté et celui du luxe ; entre la réalité et le rêve.
• Madame Forestier
Mme Forestier est une camarade de couvent de Mathilde. Elle a fait un beau mariage qui lui a apporté richesse et de beaux bijoux… Mais elle demeure néanmoins sincère et simple, généreuse.
Mathilde Loisel est une jeune et belle femme mariée, malheureuse dans une existence qui ne lui convient pas, parce qu’elle rêve d’une aisance financière à laquelle elle n’a pas accès. Monsieur Loisel est un commis du ministère de l’instruction publique, économe et amoureux de plaisirs simples comme celui de la chasse.
Le couple est mal uni d’où une opposition entre l’insatisfaction de Mathilde (le récit est marqué par le vocabulaire du manque, de l’envie jalouse) et la simplicité d’un homme qui se satisfait de loisirs simples ; une opposition entre le champ lexical de la pauvreté et celui du luxe ; entre la réalité et le rêve.
• Madame Forestier
Mme Forestier est une camarade de couvent de Mathilde. Elle a fait un beau mariage qui lui a apporté richesse et de beaux bijoux… Mais elle demeure néanmoins sincère et simple, généreuse.
c. Thèmes
• L’importance de
l’apparence et la réalité d’une
époque
La bourgeoisie au 19e siècle accorde beaucoup d’importance aux signes extérieurs de richesse, à la possession d’objets, témoignant de ce luxe apparent. L’importance de l’apparence est sous-entendue dans le titre « La Parure » qui signifie tant l’objet dont on se pare, que le fait même de se parer, voire l’envie de travestir sa réalité sous un signe d’apparat.
• Dénonciation de l’orgueil
L’excès de colère capricieuse de Mathilde au lieu de se réjouir des cadeaux et attentions de son époux parait totalement puéril ; la manipulation égoïste de la jeune femme pour obtenir de l’argent en culpabilisant son mari est cruelle. La nouvelle met en scène le péché d’orgueil : « Il n’y a rien de plus humiliant que d’avoir l’air pauvre au milieu de femmes riches. »
Le péché est puni : dès la perte du bijou, l’angoisse monte de façon spectaculaire, puisqu’en moins d’une semaine, Monsieur Loisel a vieilli de cinq ans. De plus, Mathilde est résignée à « la vie horrible des nécessiteux » : d’où le champ lexical du travail pénible « gros travaux, odieuses besognes » et le vocabulaire de la crasse « grasses, sale, ordures… » Elle a vieilli, rougi, grossi… Son physique a changé, son mental également (elle passe du caprice à la résignation), comme son statut (elle régresse de la petite bourgeoisie au milieu ouvrier).
La bourgeoisie au 19e siècle accorde beaucoup d’importance aux signes extérieurs de richesse, à la possession d’objets, témoignant de ce luxe apparent. L’importance de l’apparence est sous-entendue dans le titre « La Parure » qui signifie tant l’objet dont on se pare, que le fait même de se parer, voire l’envie de travestir sa réalité sous un signe d’apparat.
• Dénonciation de l’orgueil
L’excès de colère capricieuse de Mathilde au lieu de se réjouir des cadeaux et attentions de son époux parait totalement puéril ; la manipulation égoïste de la jeune femme pour obtenir de l’argent en culpabilisant son mari est cruelle. La nouvelle met en scène le péché d’orgueil : « Il n’y a rien de plus humiliant que d’avoir l’air pauvre au milieu de femmes riches. »
Le péché est puni : dès la perte du bijou, l’angoisse monte de façon spectaculaire, puisqu’en moins d’une semaine, Monsieur Loisel a vieilli de cinq ans. De plus, Mathilde est résignée à « la vie horrible des nécessiteux » : d’où le champ lexical du travail pénible « gros travaux, odieuses besognes » et le vocabulaire de la crasse « grasses, sale, ordures… » Elle a vieilli, rougi, grossi… Son physique a changé, son mental également (elle passe du caprice à la résignation), comme son statut (elle régresse de la petite bourgeoisie au milieu ouvrier).
d. Enseignement
La leçon apportée par la nouvelle est que
l’apparence n’a qu’une importance toute
relative : que la rivière soit vraie ou fausse,
quel intérêt ? Toute la vie d’un
couple a basculé pour un faux bijou... «
Comme la vie est singulière, changeante ! Comme
il faut peu de choses pour vous perdre ou vous sauver
! »
De l'envie de paraître de Mme Loisel est né son malheur. De son orgueil est né l'absurde.
De l'envie de paraître de Mme Loisel est né son malheur. De son orgueil est né l'absurde.
L'essentiel
En un texte court, Maupassant donne une vision
d’ensemble de la société régie par
le paraître et ménage une fin ironique
surprenante. Le dénouement est corrosif et
déroutant.
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