La Cafetière, Théophile Gautier
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Objectifs :
Saisir les caractéristiques d’une nouvelle
fantastique, connaître un auteur majeur du
genre…
Théophile Gautier est un des auteurs maîtres du
genre fantastique, au moment de son plein essor.
Le mot « fantastique » vient du latin « fantasticus », signifiant « irréel, imaginaire » ; venant lui-même du grec « fantasme » signifiant « vision, fantôme ». Le récit fantastique permet donc l’intrusion du surnaturel dans la vie réelle.
Le mot « fantastique » vient du latin « fantasticus », signifiant « irréel, imaginaire » ; venant lui-même du grec « fantasme » signifiant « vision, fantôme ». Le récit fantastique permet donc l’intrusion du surnaturel dans la vie réelle.
1. L’auteur (1811-1872)
Doc. 1. Portrait de Théophile Gautier |
En 1811, Théophile Gautier naît à Tarbes dans une famille de petite bourgeoisie avec laquelle il s’installe très vite à Paris. Il se destine à être peintre mais sa rencontre décisive avec Victor Hugo marque son engagement dans la carrière littéraire puisqu’il devient un fervent défenseur du romantisme.
Sa plume efficace est reconnue par les membres du romantisme. Il publie des nouvelles dans le journal La Chronique de Paris, à la demande de Balzac. La Cafetière est son premier conte fantastique édité en 1831.
Il rédige ensuite une critique d’art fine et nouvelle, s’essaie à la poésie et au théâtre. Il voyage beaucoup en Europe et en Asie. Son talent d’auteur fantastique s’illustre dans Arria Marcella (1852), Le Roman de la momie (1858), Spirite (1866).
En 1857, il s’installe à Paris avec sa famille et fréquente les salons et hommes de lettres les plus en vogue. Il fait figure de chef d’école en poésie, chef dont Baudelaire se déclare le disciple.
Élu en 1862 président de la Société nationale des Beaux-arts, il s’entoure d’un comité de peintres prestigieux comme Delacroix, Monet, Doré… Il multiplie les articles, se plaignant toujours des critiques imposées par la presse quotidienne.
Il finit ses jours rongé par la maladie mais n’oubliant jamais son amour pour la poésie puisque Emaux et Camés recueillent encore ses derniers écrits. Il est presque poète officiel à la fin de sa carrière, sous l’Empire.
2. La nouvelle
a. Résumé
Théodore est invité à passer une
nuit dans une propriété, en Normandie
profonde, avec deux collègues. Ils arrivent tard
à cause d'intempéries redoutables et
partent aussitôt se coucher.
Dans sa chambre décorée comme au siècle dernier, Théodore voit les meubles bouger, une cafetière faire bouillir le café. Il voit les personnages des tableaux s’animer et danser, au rythme des violons. Théodore s’approche d’une femme seule, qui semble son idéal féminin et l’invite à danser. Il l’aime immédiatement.
A l'aube, la jeune femme ressent une fatigue intense et tombe. Théodore veut la retenir mais ne trouve au sol que la cafetière brisée. Il s’évanouit sous le choc de la découverte.
Le lendemain, il se réveille vêtu d’un costume ancien et dessine une cafetière, qui subitement prend les traits de la jeune femme de la veille. L’hôte reconnaît le portrait de sa sœur, Angéla, morte deux ans auparavant d’une infection, après un bal. Théodore comprend qu'il ne rencontrera plus le bonheur sur Terre.
Dans sa chambre décorée comme au siècle dernier, Théodore voit les meubles bouger, une cafetière faire bouillir le café. Il voit les personnages des tableaux s’animer et danser, au rythme des violons. Théodore s’approche d’une femme seule, qui semble son idéal féminin et l’invite à danser. Il l’aime immédiatement.
A l'aube, la jeune femme ressent une fatigue intense et tombe. Théodore veut la retenir mais ne trouve au sol que la cafetière brisée. Il s’évanouit sous le choc de la découverte.
Le lendemain, il se réveille vêtu d’un costume ancien et dessine une cafetière, qui subitement prend les traits de la jeune femme de la veille. L’hôte reconnaît le portrait de sa sœur, Angéla, morte deux ans auparavant d’une infection, après un bal. Théodore comprend qu'il ne rencontrera plus le bonheur sur Terre.
b. Personnages
Les personnages sont :
• ceux identifiables comme appartenant au monde réel : les invités (Théodore : le narrateur qui voit et vit la scène avec ses deux amis d’atelier : Arrigo Cohic et Pedrino Borgnioli) ; l’hôte est le frère d’Angéla sans être jamais nommé, ce qui établit d'emblée le mystère…
• Ceux qui appartiennent au monde du passé : les fantômes issus des tapisseries ; Angéla, qui est la sœur de l’hôte décédée d’une fluxion de poitrine, à la suite d’un bal.
• ceux identifiables comme appartenant au monde réel : les invités (Théodore : le narrateur qui voit et vit la scène avec ses deux amis d’atelier : Arrigo Cohic et Pedrino Borgnioli) ; l’hôte est le frère d’Angéla sans être jamais nommé, ce qui établit d'emblée le mystère…
• Ceux qui appartiennent au monde du passé : les fantômes issus des tapisseries ; Angéla, qui est la sœur de l’hôte décédée d’une fluxion de poitrine, à la suite d’un bal.
c. Thèmes
• Le
fantastique
Le fantastique s’immisce progressivement dans la description.
- Le cadre spatio-temporel : le lieu est isolé (« au fond de la Normandie ») ; le temps pluvieux rend l’endroit marécageux (« bourbe-terre grasse-attachée-pesanteur ») ; le moment est l’inquiétante tombée de la nuit (« après le coucher du soleil »). L’engoncement du lieu est propice au mystère, comme dans un endroit clos, hors du temps comme s’il s’était suspendu (« un monde nouveau… au temps de la Régence… Rien n’était dérangé »).
- L’état d’esprit du narrateur : il est las (« harrassé(s) ») ; fiévreux (« frisson de fièvre ») ; surpris (« à mon grand étonnement ») et effrayé (champ lexical de la peur « trembler-frayeurs-terreur-se hérisser-s’entrechoquer-sueur froide »). Son état est propice à la démence, à percevoir l’inexplicable.
- L’étrangeté : est présente dans la rencontre d’une femme qui sait sans présentation l'identité de son interlocuteur, avec qui la complicité est immédiate dans des proportions irréalistes. D’où le vocabulaire du mystère (« mystérieuse et fantastique créature-vague et infini-lueur pâle-albâtre-illusion diabolique »). L’hésitation est maintenue à son comble entre la nuit surréaliste ou l'ombre d’une femme morte deux années auparavant et l’explication rationnelle d’une illusion fiévreuse…
• L’amour
La femme représente l’aimée idéale, l’élue (le physique est idéal « rien d’aussi parfait » ; la complicité immédiate « comme si je l’eusse connue depuis vingt ans » et une « agilité » parfaite dans la danse même endiablée) d’où le coup de foudre immédiat (« si jamais il m’arrivait d’aimer quelqu’un, ce serait elle »). La puissance des sentiments se traduit par la métaphore volcanique, la pulsation du cœur comparée à celle d’une montre, du temps qui est compté…
• Le lien entre la vie et la mort
Le personnage revenant de la mort, fonctionnant comme un double de la cafetière est un thème cher au fantastique. La mort est vectrice d’un message contradictoire qui est la possibilité d’un bonheur dans l’amour ou la raison de vivre…
Le fantastique s’immisce progressivement dans la description.
- Le cadre spatio-temporel : le lieu est isolé (« au fond de la Normandie ») ; le temps pluvieux rend l’endroit marécageux (« bourbe-terre grasse-attachée-pesanteur ») ; le moment est l’inquiétante tombée de la nuit (« après le coucher du soleil »). L’engoncement du lieu est propice au mystère, comme dans un endroit clos, hors du temps comme s’il s’était suspendu (« un monde nouveau… au temps de la Régence… Rien n’était dérangé »).
- L’état d’esprit du narrateur : il est las (« harrassé(s) ») ; fiévreux (« frisson de fièvre ») ; surpris (« à mon grand étonnement ») et effrayé (champ lexical de la peur « trembler-frayeurs-terreur-se hérisser-s’entrechoquer-sueur froide »). Son état est propice à la démence, à percevoir l’inexplicable.
- L’étrangeté : est présente dans la rencontre d’une femme qui sait sans présentation l'identité de son interlocuteur, avec qui la complicité est immédiate dans des proportions irréalistes. D’où le vocabulaire du mystère (« mystérieuse et fantastique créature-vague et infini-lueur pâle-albâtre-illusion diabolique »). L’hésitation est maintenue à son comble entre la nuit surréaliste ou l'ombre d’une femme morte deux années auparavant et l’explication rationnelle d’une illusion fiévreuse…
• L’amour
La femme représente l’aimée idéale, l’élue (le physique est idéal « rien d’aussi parfait » ; la complicité immédiate « comme si je l’eusse connue depuis vingt ans » et une « agilité » parfaite dans la danse même endiablée) d’où le coup de foudre immédiat (« si jamais il m’arrivait d’aimer quelqu’un, ce serait elle »). La puissance des sentiments se traduit par la métaphore volcanique, la pulsation du cœur comparée à celle d’une montre, du temps qui est compté…
• Le lien entre la vie et la mort
Le personnage revenant de la mort, fonctionnant comme un double de la cafetière est un thème cher au fantastique. La mort est vectrice d’un message contradictoire qui est la possibilité d’un bonheur dans l’amour ou la raison de vivre…
L'essentiel
La Cafetière est l’exemple type du
récit fantastique fonctionnant sur les ressorts du
genre mais vecteur d’une conception particulière
de la vie…
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