Les Précieuses ridicules, Molière
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Objectifs :
Découvrir Molière, l’héritage
littéraire de son théâtre, sa dimension
universelle ; découvrir une pièce…
1. L'héritage littéraire et l'auteur
a. L'héritage littéraire
• Le théâtre de
Molière est héritier de la farce
La farce est une courte pièce dont l’action est simple : un tour est joué à un personnage dupe qui reçoit des volées de bâton et des coups…
Molière est l’héritier de la commedia dell’arte, comédie italienne, qui prévoit une part d’improvisation autour d’un fil directeur imposé, de personnages connus comme le barbon (vieillard grognon), les jeunes premiers (amoureux naïfs), les valets maladroits ou rusés…
• La vie d’un homme de théâtre au 17e siècle
Une vie comme celle de Molière est une vie difficile : elle oscille entre pauvreté et richesse, province et scène parisienne, solitude et protection par les mécènes (riches protecteurs).
Ainsi les troupes sont soit itinérantes : elles vont de ville en ville et jouent en salle ou en plein air, soit les troupes sont sédentaires : elles se fixent à Paris et jouent dans des salles louées, réservées aux auteurs-metteurs en scène les plus célèbres comme Corneille ou Racine.
Molière commence par des spectacles de rue avec un public populaire et bruyant, puis il obtient la salle du Palais Royal, des dons de costumes et une pension du roi. Il prend en charge les divertissements de la cour à Versailles.
La farce est une courte pièce dont l’action est simple : un tour est joué à un personnage dupe qui reçoit des volées de bâton et des coups…
Molière est l’héritier de la commedia dell’arte, comédie italienne, qui prévoit une part d’improvisation autour d’un fil directeur imposé, de personnages connus comme le barbon (vieillard grognon), les jeunes premiers (amoureux naïfs), les valets maladroits ou rusés…
• La vie d’un homme de théâtre au 17e siècle
Une vie comme celle de Molière est une vie difficile : elle oscille entre pauvreté et richesse, province et scène parisienne, solitude et protection par les mécènes (riches protecteurs).
Ainsi les troupes sont soit itinérantes : elles vont de ville en ville et jouent en salle ou en plein air, soit les troupes sont sédentaires : elles se fixent à Paris et jouent dans des salles louées, réservées aux auteurs-metteurs en scène les plus célèbres comme Corneille ou Racine.
Molière commence par des spectacles de rue avec un public populaire et bruyant, puis il obtient la salle du Palais Royal, des dons de costumes et une pension du roi. Il prend en charge les divertissements de la cour à Versailles.
b. L'auteur (1622-1673)
Doc. 1. Portrait de Jean-Baptiste Poquelin |
En 1622, Jean-Baptiste Poquelin naît à Paris. Il est le fils d’un riche tapissier du roi et sa mère décède quand il a dix ans. Il se destine à prendre la suite de son père.
Il fait des études de droit qu’il abandonne pour fonder avec les Béjart, une troupe de théâtre, en 1643 : L’Illustre Théâtre. Il prend alors le pseudonyme Molière. Il connaît la faillite et l’emprisonnement pour dettes, puis le succès auprès de Louis XIV qui accorde des pensions et protections, malgré les polémiques (tensions liées au contenu provocateur des pièces) et les interdictions. Les comédies ou tragi-comédies de Molière remportent un franc succès : Les Précieuses Ridicules en 1659, L’Ecole des Femmes en 1662, Tartuffe en 1664 et Dom Juan en 1665…
En 1665, Molière tombe gravement malade, mais il écrit et joue encore des comédies (Le Médecin malgré lui), des tragi-comédies (Le Misanthrope), des ballets (Ballet des Muses), des divertissements (Les Amants magnifiques).
2. Les Précieuses ridicules
Les Précieuses
ridicules est une comédie en un
seul acte, représentée en1659 au
Théâtre du Petit-Bourbon, donnée en
deuxième partie de Cinna, de Corneille.
Elle connaît d’emblée un franc
succès.
Doc. 2. Illustration des Précieuses Ridicules de Molière |
a. Résumé
• Scène 1 :
La Grange et Ducroisy, les
prétendants de Magdelon et Cathos,
sont furieux d’avoir été mal
reçus par les demoiselles provinciales et
envisagent de se venger avec l’aide du valet
fourbe Mascarille.
• Scènes 2-4 : Gorgicus, père de Magdelon et oncle de Cathos, qui veut les voir se marier avec les prétendants éconduits décide d’interroger les demoiselles relativement à leur conduite. Les jeunes filles répliquent qu’elles désirent de la romance et refusent le mariage avec ces hommes « incongrus en galanterie ». Gorgibus menace de les placer au couvent.
• Scènes 5 et 6 : Les jeunes femmes rêvent d’une naissance autre, d’une reconnaissance illustre lorsqu’on annonce l’arrivée du « marquis de Mascarille ».
• Scènes 7-9 : Mascarille fait son entrée, flatte les demoiselles et leur promet des rencontres illustres. Il témoigne de son talent d’auteur-compositeur, de son élégance vestimentaire.
• Scènes 10 et 11 : Le « vicomte de Jodelet » se présente comme ami de Mascarille et échangent sur leurs exploits guerriers avant de décider d’organiser un bal en l'honneur de leurs hôtesses.
• Scènes 12-14 : Les imposteurs dansent avec les jeunes provinciales. Arrivent La Grange et Ducroisy qui frappent les valets.
• Scènes 15-17 : Les prétendants rétablissent l’identité de leurs valets respectifs et les précieuses expriment leur dépit. Gorgibus leur explique que le tour qu’on leur a joué n’est que la conséquence de leur attitude extravagante. Il exprime sa colère et voue la littérature précieuse « à tous les diables »… Les précieuses ont dévoilé leur ridicule…
• Scènes 2-4 : Gorgicus, père de Magdelon et oncle de Cathos, qui veut les voir se marier avec les prétendants éconduits décide d’interroger les demoiselles relativement à leur conduite. Les jeunes filles répliquent qu’elles désirent de la romance et refusent le mariage avec ces hommes « incongrus en galanterie ». Gorgibus menace de les placer au couvent.
• Scènes 5 et 6 : Les jeunes femmes rêvent d’une naissance autre, d’une reconnaissance illustre lorsqu’on annonce l’arrivée du « marquis de Mascarille ».
• Scènes 7-9 : Mascarille fait son entrée, flatte les demoiselles et leur promet des rencontres illustres. Il témoigne de son talent d’auteur-compositeur, de son élégance vestimentaire.
• Scènes 10 et 11 : Le « vicomte de Jodelet » se présente comme ami de Mascarille et échangent sur leurs exploits guerriers avant de décider d’organiser un bal en l'honneur de leurs hôtesses.
• Scènes 12-14 : Les imposteurs dansent avec les jeunes provinciales. Arrivent La Grange et Ducroisy qui frappent les valets.
• Scènes 15-17 : Les prétendants rétablissent l’identité de leurs valets respectifs et les précieuses expriment leur dépit. Gorgibus leur explique que le tour qu’on leur a joué n’est que la conséquence de leur attitude extravagante. Il exprime sa colère et voue la littérature précieuse « à tous les diables »… Les précieuses ont dévoilé leur ridicule…
b. Personnages
• Les maîtres (La Grange
et Ducroisy) ; les valets (Mascatrille et
Jodelet)
Les maîtres sont les deux amants éconduits par les jeunes provinciales. Ils sont humiliés et écoutent leur ego qui leur dicte une vengeance cruelle. Ils n’hésitent pas à utiliser leur valet, devenant les piégés de l’histoire à leur tour puisqu’ils finissent renvoyés. Ils font finalement preuve de moins de finesse que leurs valets capables de jouer la préciosité (quand bien même les vers du valet de Mascarille demeurent exécrables, il n’en demeure pas moins capable de séduire et de répondre aux attentes des jeunes femmes si exigeantes…).
• Magdelon et Cathos
Ces deux jeunes filles sont « deux jeunes pecques provinciales » inspirées par leurs lectures précieuses (Madame de Scudéry). Elles empruntent les manières excessives des salons précieux et des courtisanes parisiennes dans leur langage et leurs manières. Ainsi elles usent de périphrases pour désigner des objets communs. (« le conseiller en grâces » signifie en fait le miroir). Leur ridicule est double : il naît de leur préciosité empruntée en province et, à Paris, de leur incapacité à reconnaître en deux valets des usurpateurs.
• Gorgibus
Il est le maître des lieux qui apparaît comme le personnage typique de la vieille bourgeoisie, choisissant deux prétendants convenables pour marier sa fille et sa nièce. Il ne comprend pas l’aspiration des jeunes femmes, leur entêtement à se refuser aux prétendants. Il ne saisit pas leur comportement et il pense être juste en imposant un mariage de raison honorable.
Les maîtres sont les deux amants éconduits par les jeunes provinciales. Ils sont humiliés et écoutent leur ego qui leur dicte une vengeance cruelle. Ils n’hésitent pas à utiliser leur valet, devenant les piégés de l’histoire à leur tour puisqu’ils finissent renvoyés. Ils font finalement preuve de moins de finesse que leurs valets capables de jouer la préciosité (quand bien même les vers du valet de Mascarille demeurent exécrables, il n’en demeure pas moins capable de séduire et de répondre aux attentes des jeunes femmes si exigeantes…).
• Magdelon et Cathos
Ces deux jeunes filles sont « deux jeunes pecques provinciales » inspirées par leurs lectures précieuses (Madame de Scudéry). Elles empruntent les manières excessives des salons précieux et des courtisanes parisiennes dans leur langage et leurs manières. Ainsi elles usent de périphrases pour désigner des objets communs. (« le conseiller en grâces » signifie en fait le miroir). Leur ridicule est double : il naît de leur préciosité empruntée en province et, à Paris, de leur incapacité à reconnaître en deux valets des usurpateurs.
• Gorgibus
Il est le maître des lieux qui apparaît comme le personnage typique de la vieille bourgeoisie, choisissant deux prétendants convenables pour marier sa fille et sa nièce. Il ne comprend pas l’aspiration des jeunes femmes, leur entêtement à se refuser aux prétendants. Il ne saisit pas leur comportement et il pense être juste en imposant un mariage de raison honorable.
c. Thèmes
• La
préciosité
La préciosité est un mouvement qui consiste à honorer la femme comme dans la littérature médiévale : la femme est courtisée à l’extrême et pour la mériter, l’homme est près aux exploits les plus périlleux. Ce mouvement consiste aussi à donner « du prix » à sa personne, c'est-à-dire en soignant sa tenue, son langage, ses manières.
Cependant le mouvement est poussé à l’excès et en devient ridicule lorsque la discussion devient jeux de mots futiles, emploi de vocabulaire exagéré qui rend la discussion incompréhensible. (La servante est contrainte à demander une traduction à ses maîtresses !)
• Le déguisement
Le déguisement permet le renversement des rôles maître-valet : il reste visible du public qui rit du comique verbal (jeux de mots étriqués, virtuosités verbales incompréhensibles…) et du comique gestuel gestuel (bastonnades des imposteurs…). Il permet de montrer la supériorité des uns (les habiles valets s'adaptent parfaitement à la supercherie) et la faiblesse des autres (les maître sacrifient leurs valets pour se venger d'une humiliation futile).
La préciosité est un mouvement qui consiste à honorer la femme comme dans la littérature médiévale : la femme est courtisée à l’extrême et pour la mériter, l’homme est près aux exploits les plus périlleux. Ce mouvement consiste aussi à donner « du prix » à sa personne, c'est-à-dire en soignant sa tenue, son langage, ses manières.
Cependant le mouvement est poussé à l’excès et en devient ridicule lorsque la discussion devient jeux de mots futiles, emploi de vocabulaire exagéré qui rend la discussion incompréhensible. (La servante est contrainte à demander une traduction à ses maîtresses !)
• Le déguisement
Le déguisement permet le renversement des rôles maître-valet : il reste visible du public qui rit du comique verbal (jeux de mots étriqués, virtuosités verbales incompréhensibles…) et du comique gestuel gestuel (bastonnades des imposteurs…). Il permet de montrer la supériorité des uns (les habiles valets s'adaptent parfaitement à la supercherie) et la faiblesse des autres (les maître sacrifient leurs valets pour se venger d'une humiliation futile).
L'essentiel
Le théâtre de Molière est universel et
incontournable parce qu’il évoque la nature
humaine et ses revers, la superficialité de certaines
femmes ou l’égocentrisme de certains
hommes…
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