Le Romantisme et l'image
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Objectif :
Découvrir le mouvement romantique dans
l’art…
Le romantisme est un mouvement littéraire et
artistique qui naît à la fin du 18e
siècle et s’étend dans toute l’Europe
au 19e siècle. Il refuse la rigueur du
rationalisme et du classicisme qui font la part belle à
la raison et aux règles d’écriture
strictes. Il privilégie l’expression de soi,
des émotions, du rêve et tend vers un idéal
qui fuit la froide réalité. Le romantisme
privilégie un contact fusionnel avec la nature, dans une
recherche symbolique des couleurs qui expriment davantage des
sentiments mystiques qu’un réel plastique.
1. Le romantisme en peinture
Dans l’art pictural, le romantisme
s’étend sur presque un siècle, de la
fin du 18e jusqu’à la fin du
siècle suivant. Il se divise en trois
périodes distinctes : le préromantisme,
l'apogée du romantisme et la tradition post
romantique.
a. Le préromantisme (1770-1720)
• Conception de
l’art
Le paysage reflète l’âme, dans une inspiration fantastique et légendaire. Les couleurs sont souvent irréalistes. Les peintres opposent aux mouvements rationalistes des Lumières la primauté de leur sensibilité. Est souvent privilégiée une vision sombre de la misère humaine comme les atrocités des guerres napoléoniennes…
• Les peintres
- Anglais : Johann Heinrich Füssli ; William Blake (poète également) ; James Macpherson...
- Français : Anne-Louis Girodet-Trioson ; Antoine-Jean Gors…
- Espagnols : Francisco Goya…
- Allemands : Caspar David Friedrich ; Karl Friedrich Schinkel…
Exemple :
Le Voyageur au dessus de la mer de nuages, C. D. Friedrich : un homme est au centre et de dos, faible puisqu’il s’appuie sur un bâton pour contempler le paysage. Le tableau exprime une immense solitude d’un homme exclu du paysage, face à l’ampleur de la nature en mouvance sans aucune autre présence humaine. Les montagnes semblent lui dessiner des ailes, de part et d’autre, comme s’il était entre vie et mort, confronté à une immensité nuageuse et plus éclairée. L’homme est face à l’au-delà, face à l’éternité indicible.
Le paysage reflète l’âme, dans une inspiration fantastique et légendaire. Les couleurs sont souvent irréalistes. Les peintres opposent aux mouvements rationalistes des Lumières la primauté de leur sensibilité. Est souvent privilégiée une vision sombre de la misère humaine comme les atrocités des guerres napoléoniennes…
• Les peintres
- Anglais : Johann Heinrich Füssli ; William Blake (poète également) ; James Macpherson...
- Français : Anne-Louis Girodet-Trioson ; Antoine-Jean Gors…
- Espagnols : Francisco Goya…
- Allemands : Caspar David Friedrich ; Karl Friedrich Schinkel…
Exemple :
Le Voyageur au dessus de la mer de nuages, C. D. Friedrich : un homme est au centre et de dos, faible puisqu’il s’appuie sur un bâton pour contempler le paysage. Le tableau exprime une immense solitude d’un homme exclu du paysage, face à l’ampleur de la nature en mouvance sans aucune autre présence humaine. Les montagnes semblent lui dessiner des ailes, de part et d’autre, comme s’il était entre vie et mort, confronté à une immensité nuageuse et plus éclairée. L’homme est face à l’au-delà, face à l’éternité indicible.
Doc. 1. Le Voyageur au-dessus de la mer
de nuages, C.D. Friedrich |
b. L'apogée du romantisme (1820-1850)
• Conception de
l’art
Les peintres français accompagnent le mouvement littéraire romantique quand il s’agit d’exprimer « le Mal du siècle ».
• Peintres
Les plus connus sont Eugène Delacroix ; Théodore Géricault ; Pierre-Narcisse Guérin. Ils utilisent le clair-obscur ; le contraste entre les lignes pour exprimer davantage le désarroi, l’émotion dans sa puissance ; le mouvement de la passion, déjà proche du baroque.
Exemple :
Le Radeau de la Méduse, Géricault s’inspire d’un naufrage qui a vu périr une centaine de passagers au large du Sénégal. La peinture témoigne d’un drame symbolisant la tragédie interne de la société, dans son désordre et sa course vers la mort, les tensions entre espoir et désespoir. En effet, le regard passe du cadavre dont les jambes pendant en dehors du radeau vers celui qui fait signe au bateau du salut, du désespoir vers un maigre espoir puisque le vent souffle dans le sens inverse que celui du bateau apportant de l’aide. Le nombre de détails sordides, l’amalgame de couleurs sombres l’emportent sur la lumière, comme si le salut des rescapés demeurait incertain. L’évocation d’une tragédie véridique sert de témoignage d’un état d’âme, du « Mal du siècle ».
Les peintres français accompagnent le mouvement littéraire romantique quand il s’agit d’exprimer « le Mal du siècle ».
• Peintres
Les plus connus sont Eugène Delacroix ; Théodore Géricault ; Pierre-Narcisse Guérin. Ils utilisent le clair-obscur ; le contraste entre les lignes pour exprimer davantage le désarroi, l’émotion dans sa puissance ; le mouvement de la passion, déjà proche du baroque.
Exemple :
Le Radeau de la Méduse, Géricault s’inspire d’un naufrage qui a vu périr une centaine de passagers au large du Sénégal. La peinture témoigne d’un drame symbolisant la tragédie interne de la société, dans son désordre et sa course vers la mort, les tensions entre espoir et désespoir. En effet, le regard passe du cadavre dont les jambes pendant en dehors du radeau vers celui qui fait signe au bateau du salut, du désespoir vers un maigre espoir puisque le vent souffle dans le sens inverse que celui du bateau apportant de l’aide. Le nombre de détails sordides, l’amalgame de couleurs sombres l’emportent sur la lumière, comme si le salut des rescapés demeurait incertain. L’évocation d’une tragédie véridique sert de témoignage d’un état d’âme, du « Mal du siècle ».
Doc. 2. Le Radeau de la Méduse, Géricault |
c. La tradition post-romantique (1850-1870)
Le romantisme s’affaiblit pour laisser place au
réalisme. Demeurent ceux qui privilégient
la beauté idéale, la passion, le
désordre et l’exaltation, comme Antoine
Wiertz, un peintre belge.
2. Le romantisme en sculpture
• Conception de
l'art
Le romantisme se traduit par une volonté d’animer les masses, refusant la fixité lisse. Les sculpteurs romantiques sont exclus des salons académiques. Ils s’écartent des formes pures pour créer des compositions animées et contrastées.
• Sculpteurs
- Jehan Duseigneur ;
- Auguste Préault est connu pour son lyrisme féroce et son art passionné (La Famine, La Misère…) ;
- Carpeaux ou François Rude témoignent de cette conception d’un art mouvant (Napoléon s’éveillant à l’immortalité).
Exemple :
Le Roland Furieux de Duseigneur choque par la violence de l’expression du personnage capable d’autodestruction devant la souffrance d'un amour perdu et ligoté par ses compagnons. Cette mouvance du corps tendu, crispé fait de la sculpture un chef d’œuvre symbole du romantisme. Les muscles sont bandés, les membres sont tordus, les yeux révulsés, les mains agrippées au sol.
Théophile Gautier (1811-1872) dédie une ode au sculpteur :
« Roland le paladin, qui, l’écume à la bouche, / Sous un sourcil froncé, roule un œil fauve et louche, Et sur les rocs aigus qu’il a déracinés, / Nu, enragé d’amour, du feu dans la narine, / Fait saillir les grands os de sa forte poitrine, / Et tord ses membres enchaînés. »
Le romantisme se traduit par une volonté d’animer les masses, refusant la fixité lisse. Les sculpteurs romantiques sont exclus des salons académiques. Ils s’écartent des formes pures pour créer des compositions animées et contrastées.
• Sculpteurs
- Jehan Duseigneur ;
- Auguste Préault est connu pour son lyrisme féroce et son art passionné (La Famine, La Misère…) ;
- Carpeaux ou François Rude témoignent de cette conception d’un art mouvant (Napoléon s’éveillant à l’immortalité).
Exemple :
Le Roland Furieux de Duseigneur choque par la violence de l’expression du personnage capable d’autodestruction devant la souffrance d'un amour perdu et ligoté par ses compagnons. Cette mouvance du corps tendu, crispé fait de la sculpture un chef d’œuvre symbole du romantisme. Les muscles sont bandés, les membres sont tordus, les yeux révulsés, les mains agrippées au sol.
Théophile Gautier (1811-1872) dédie une ode au sculpteur :
« Roland le paladin, qui, l’écume à la bouche, / Sous un sourcil froncé, roule un œil fauve et louche, Et sur les rocs aigus qu’il a déracinés, / Nu, enragé d’amour, du feu dans la narine, / Fait saillir les grands os de sa forte poitrine, / Et tord ses membres enchaînés. »
L'essentiel
L’expression romantique se déploie
au-delà de la littérature, dans la puissance
suggestive de l’image.
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