Enfance, Nathalie Sarraute
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Objectif
Découvrir un récit autobiographique du
20e siècle.
Enfance, de Nathalie
Sarraute, est une autobiographie où
l’auteure dialogue avec elle-même afin de
s’approcher au plus près de la
réalité du souvenir. Enfance est paru en 1983.
1. L'auteure
Nathalie Sarraute, Natalyia Tcherniak, est née
à Moscou en 1900.
Elle est issue d’une famille juive de la bourgeoisie
moscovite. Elle appartient au courant littéraire du
Nouveau Roman. On lui doit de nombreux
écrits, notamment Tropismes, L’Ère du
soupçon, Enfance et L’Usage de la
parole.
À l’âge de 83 ans, elle décide de publier Enfance, un dialogue avec la fillette qu’elle a été. Elle ne livre pas de continuité dans son récit, seulement des souvenirs épars, des fragments.
Nathalie Sarraute meurt en 1999.
À l’âge de 83 ans, elle décide de publier Enfance, un dialogue avec la fillette qu’elle a été. Elle ne livre pas de continuité dans son récit, seulement des souvenirs épars, des fragments.
Nathalie Sarraute meurt en 1999.
Doc.1. Nathalie Sarraute |
2. L'oeuvre
a. Résumé
Enfance est un
récit autobiographique de Nathalie
Sarraute, relatant ses 12 premières
années. L’auteur engage un dialogue
avec elle-même, à la recherche de
souvenirs enfouis. Le narrateur et son double tentent de
rédiger une autobiographie, la plus objective
possible. L’auteure, enfant, est
déchirée entre deux pays, la France
et la Russie, et entre ses deux parents
divorcés.
Sa mère vit avec Kolia, et son père avec Véra. Depuis Moscou, Natalya fait le voyage vers Paris avec sa mère. Puis, sa mère décide de retourner en Russie, laissant Natalya avec son père, qui s’est installé en France pour des raisons politiques.
L’enfant se sent abandonnée, mais ne peut le dire, redoutant la force des mots : dire les choses les fait exister. Elle veut faire exister une mère aimante, conforme à toutes les mères.
Elle entretient avec son père une relation tendre et complice où les non-dits leur servent souvent de langage. Celui-ci, depuis son remariage, s’interdit une trop grande proximité avec sa fille, Natalya semble le comprendre et parvient à ressentir, au-delà des mots, l’amour de son père. Elle doit construire sa place dans cette famille recomposée entre son père, sa belle-mère et sa demi-sœur, Hélène.
Nathalie Sarraute construit son récit à partir de fragments de souvenirs, d’images et de situations qui l’ont marquée. Elle ne fait pas un récit exhaustif de son enfance.
Au fil des pages, la narratrice est interpellée par son double qui la met en garde contre toute dérive romanesque.
Le récit s’achève à l’entrée en sixième de la petite Natalya : « C’est peut-être qu’il me semble que là s’arrête pour moi l’enfance… ».
Sa mère vit avec Kolia, et son père avec Véra. Depuis Moscou, Natalya fait le voyage vers Paris avec sa mère. Puis, sa mère décide de retourner en Russie, laissant Natalya avec son père, qui s’est installé en France pour des raisons politiques.
L’enfant se sent abandonnée, mais ne peut le dire, redoutant la force des mots : dire les choses les fait exister. Elle veut faire exister une mère aimante, conforme à toutes les mères.
Elle entretient avec son père une relation tendre et complice où les non-dits leur servent souvent de langage. Celui-ci, depuis son remariage, s’interdit une trop grande proximité avec sa fille, Natalya semble le comprendre et parvient à ressentir, au-delà des mots, l’amour de son père. Elle doit construire sa place dans cette famille recomposée entre son père, sa belle-mère et sa demi-sœur, Hélène.
Nathalie Sarraute construit son récit à partir de fragments de souvenirs, d’images et de situations qui l’ont marquée. Elle ne fait pas un récit exhaustif de son enfance.
Au fil des pages, la narratrice est interpellée par son double qui la met en garde contre toute dérive romanesque.
Le récit s’achève à l’entrée en sixième de la petite Natalya : « C’est peut-être qu’il me semble que là s’arrête pour moi l’enfance… ».
b. Les personnages principaux
• Nathalie Sarraute enfant : Natalya Tcherniak ;
• Son père, Ilvanov Tcherniak : ingénieur chimiste, il doit fuir la Russie en raison de ses positions politiques. Il s’installe en France où il établit une usine de produits colorants ;
• Sa mère, Pauline Chatounovski : elle écrit des nouvelles et des romans sous le pseudonyme de Vichrovski. Après son divorce, elle se remarie avec Nicolas Boretzki ;
• Véra, sa belle-mère ;
• Hélène, sa demi-sœur, fille de Véra, surnommée Lili.
• Son père, Ilvanov Tcherniak : ingénieur chimiste, il doit fuir la Russie en raison de ses positions politiques. Il s’installe en France où il établit une usine de produits colorants ;
• Sa mère, Pauline Chatounovski : elle écrit des nouvelles et des romans sous le pseudonyme de Vichrovski. Après son divorce, elle se remarie avec Nicolas Boretzki ;
• Véra, sa belle-mère ;
• Hélène, sa demi-sœur, fille de Véra, surnommée Lili.
3. Les thèmes
a. Les mots : ils sont vivants
Nathalie Sarraute s’intéresse beaucoup
à la force des mots et à leurs
conséquences, tout particulièrement aux
mots banals de la conversation qui peuvent blesser et
enfermer.
Naïve et réfléchie, la petite Natalya accorde aux mots une puissance quasi magique. Les mots ont une matérialité, ils agissent sur la narratrice et la poussent à agir.
Très jeune, elle fait déjà une première tentative d’écriture d’un roman. Elle ressent ses mots, qu’elle va à la fois chercher loin d’elle-même et au plus profond de son âme, étrangers et malhabiles. Elle dit qu’elle ne connaît pas « leurs habitudes », c’est comme s’ils avaient une existence propre. Son oncle la « délivre » de cette tentative en lui déclarant qu’il faut apprendre l’orthographe avant d’écrire.
Natalya essaie également de faire dire à son père qu’il l’aime, non pas pour s’assurer de son sentiment envers elle, mais pour entendre les mots « Je t’aime ».
Elle porte en elle les mots de sa mère, comme « un paquet qu’elle m’a donné à emporter… ». Ces mots ne sont pas les siens, mais pourtant elle ne peut les ignorer. Elle va finir par s’en servir.
Naïve et réfléchie, la petite Natalya accorde aux mots une puissance quasi magique. Les mots ont une matérialité, ils agissent sur la narratrice et la poussent à agir.
Très jeune, elle fait déjà une première tentative d’écriture d’un roman. Elle ressent ses mots, qu’elle va à la fois chercher loin d’elle-même et au plus profond de son âme, étrangers et malhabiles. Elle dit qu’elle ne connaît pas « leurs habitudes », c’est comme s’ils avaient une existence propre. Son oncle la « délivre » de cette tentative en lui déclarant qu’il faut apprendre l’orthographe avant d’écrire.
Natalya essaie également de faire dire à son père qu’il l’aime, non pas pour s’assurer de son sentiment envers elle, mais pour entendre les mots « Je t’aime ».
Elle porte en elle les mots de sa mère, comme « un paquet qu’elle m’a donné à emporter… ». Ces mots ne sont pas les siens, mais pourtant elle ne peut les ignorer. Elle va finir par s’en servir.
b. Une autobiographie maîtrisée
Considérant que « toutes les biographies
sont fausses », Nathalie Sarraute structure la
sienne autour d’un dialogue avec
elle-même (où le « je »
et le « tu » s'alternent). Son « je
» de narratrice est mis sous le
contrôle de son « je » adulte et
critique.
De son point de vue, elle a évité les pièges de l’autobiographie :
- les clichés ;
- les souvenirs reconstruits par la tradition familiale ;
- les passages réinventés car la mémoire fait défaut pour certains souvenirs ;
- la tentation de l’embellissement du souvenir par simple plaisir esthétique ;
- la déformation intentionnelle de certaines personnes (sa mère par exemple) ;
- l’incertitude des sources.
De son point de vue, elle a évité les pièges de l’autobiographie :
- les clichés ;
- les souvenirs reconstruits par la tradition familiale ;
- les passages réinventés car la mémoire fait défaut pour certains souvenirs ;
- la tentation de l’embellissement du souvenir par simple plaisir esthétique ;
- la déformation intentionnelle de certaines personnes (sa mère par exemple) ;
- l’incertitude des sources.
En se contrôlant ainsi, elle a la volonté
d’être la plus exacte possible, la plus
objective aussi. Nathalie Sarraute pose ainsi la
question de ce qu’est le souvenir : est-il
une conformité exacte aux faits ou bien une
recomposition subjective de la réalité ?
L'essentiel
Enfance est une tentative d’autobiographie de
Nathalie Sarraute, racontant sa vie de fille
d’immigrés russes. Son interrogation face
aux souvenirs et à la mémoire,
son jeu d’écrivain avec la
matérialité des mots constituent
l’originalité de ce récit.
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