L'Ami retrouvé, de Fred Uhlman
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Objectif :
Découvrir L'Ami
retrouvé, le roman de Fred Uhlman et la
complexité de l’amitié entre deux
adolescents dans la tourmente suscitée par la
montée du nazisme en Allemagne, dans les années
1930.
1. L'auteur
Fred Uhlman est né à Stuttgart en
1901, dans une famille
juive. Il fait des études de droit et devient
avocat.
Contraint de quitter l’Allemagne face à la montée du nazisme, il s’installe à Paris, puis en Angleterre où il mène une carrière de peintre reconnu. Ses parents meurent en déportation et sa sœur se suicide avec son bébé dans le train qui les emmène à Auschwitz.
Fred Uhlman n’écrira qu’en anglais, refusant de se servir de sa langue maternelle, l’Allemagne ayant trahi les valeurs auxquelles il était fortement attaché.
Dans son autobiographie The Making of an englishman, il précise qu’il s’est largement inspiré de sa propre expérience pour écrire L’Ami retrouvé et La lettre de Conrad. Il décède à Londres en 1985.
Contraint de quitter l’Allemagne face à la montée du nazisme, il s’installe à Paris, puis en Angleterre où il mène une carrière de peintre reconnu. Ses parents meurent en déportation et sa sœur se suicide avec son bébé dans le train qui les emmène à Auschwitz.
Fred Uhlman n’écrira qu’en anglais, refusant de se servir de sa langue maternelle, l’Allemagne ayant trahi les valeurs auxquelles il était fortement attaché.
Dans son autobiographie The Making of an englishman, il précise qu’il s’est largement inspiré de sa propre expérience pour écrire L’Ami retrouvé et La lettre de Conrad. Il décède à Londres en 1985.
2. L'œuvre
a. Le résumé
En 1932, Hans
Schwarz, fils d’une famille juive,
élève au Lycée de Stuttgart, fait la
connaissance de Conrad Graf von Hohenfels. Issu
d’une très ancienne et très
respectée famille noble protestante, Conrad
représente aux yeux du jeune Hans toute la
grandeur et la gloire de la Nation allemande. Très
désireux d’en devenir l’ami, Hans
déploie des trésors d’imagination
pour attirer l’attention de Conrad. Lui ayant
montré sa collection de monnaies antiques et ayant
tenté de l’impressionner par ses prouesses
en gymnastique, Hans, sur le chemin du lycée,
parvient à entrer en relation avec le très
discret Conrad. Commence alors une belle amitié
entre les deux jeunes gens. Devenus
inséparables, ils n’entendent pas la
rumeur grandissante du nazisme.
Hans reçoit fréquemment Conrad à son domicile où ses parents font un accueil chaleureux et respectueux au jeune noble. Mais ce dernier ne l’a encore jamais invité chez lui et cela trouble beaucoup Hans, qui doute de l’attachement de son ami. Il est finalement invité au domicile des Hohenfels, mais toujours en l’absence des parents. Lors d’une soirée à l’opéra, Hans rencontre son ami, accompagné de ses parents, mais celui-ci le salue à peine. Devant l’insistance du jeune Schwarz, Conrad, le lendemain de cette soirée, lui avoue que sa mère a une détestation absolue des Juifs et qu’elle en a peur. La venue d’un nouveau professeur d’histoire, Herr Pompetzki, professant les théories xénophobes et antisémites du parti national-socialiste, incite les élèves à insulter et à frapper Hans, l’enfant juif. Conrad ne vient pas à son secours et évite désormais de le fréquenter.
Alarmés par la montée inexorable d'Hitler, les parents Schwarz décident d’envoyer Hans à New-York. Ils se suicideront peu après. Avant son départ, Hans reçoit une lettre de Conrad dans laquelle celui-ci lui dit son admiration pour Hitler tout en regrettant son départ et en espérant que leurs routes se croisent à nouveau.
Trente ans plus tard, Hans Schwarz, avocat reconnu de Boston, reçoit une demande de souscription pour édifier un monument à la mémoire des élèves de son lycée de Stuttgart, tombés durant la Seconde Guerre mondiale. Sur la liste des morts, figure celui de Conrad Graf von Hohenfels avec l’indication : « impliqué dans le complot contre Hitler ». Il a été exécuté.
Hans reçoit fréquemment Conrad à son domicile où ses parents font un accueil chaleureux et respectueux au jeune noble. Mais ce dernier ne l’a encore jamais invité chez lui et cela trouble beaucoup Hans, qui doute de l’attachement de son ami. Il est finalement invité au domicile des Hohenfels, mais toujours en l’absence des parents. Lors d’une soirée à l’opéra, Hans rencontre son ami, accompagné de ses parents, mais celui-ci le salue à peine. Devant l’insistance du jeune Schwarz, Conrad, le lendemain de cette soirée, lui avoue que sa mère a une détestation absolue des Juifs et qu’elle en a peur. La venue d’un nouveau professeur d’histoire, Herr Pompetzki, professant les théories xénophobes et antisémites du parti national-socialiste, incite les élèves à insulter et à frapper Hans, l’enfant juif. Conrad ne vient pas à son secours et évite désormais de le fréquenter.
Alarmés par la montée inexorable d'Hitler, les parents Schwarz décident d’envoyer Hans à New-York. Ils se suicideront peu après. Avant son départ, Hans reçoit une lettre de Conrad dans laquelle celui-ci lui dit son admiration pour Hitler tout en regrettant son départ et en espérant que leurs routes se croisent à nouveau.
Trente ans plus tard, Hans Schwarz, avocat reconnu de Boston, reçoit une demande de souscription pour édifier un monument à la mémoire des élèves de son lycée de Stuttgart, tombés durant la Seconde Guerre mondiale. Sur la liste des morts, figure celui de Conrad Graf von Hohenfels avec l’indication : « impliqué dans le complot contre Hitler ». Il a été exécuté.
b. Les personnages principaux
• Hans Schwarz :
fils d’une famille juive, dont le père est
médecin, il vit à Stuttgart où il
fait ses études au lycée. Passionné
par les pièces anciennes et la littérature,
il voit en Conrad, son ami, l’incarnation de la
grandeur de l’Allemagne. Il est envoyé
à New-York afin d’échapper à
la haine des Nazis.
• Conrad Graf von Hohenfels : descendant d’une grande famille noble s’étant illustrée de nombreuses fois dans l’histoire de l’Allemagne, il est un élève discret et distant, fascinant ses camarades. Il devient l’ami de Hans en qui il retrouve les mêmes intérêts et passions. Partagé entre son amitié pour Hans et l’admiration pour Hitler véhiculée par sa mère, il n’intervient pas pour défendre Hans lorsque celui-ci est frappé par d’autres élèves. Cependant à la fin du roman, il se révélera être un opposant à Hitler. il sera exécuté pour avoir tenté d'assassiner le dictateur allemand.
• Les parents Schwarz : le père est un médecin juif de la petite bourgeoisie. Très attaché à l’Allemagne et à ses valeurs, il ne peut croire à la montée de l’antisémitisme dans son pays. Le couple Schwarz élève le petit Hans dans le respect de la tolérance et dans l’attachement aux valeurs nationales. Désespérés par l’ampleur que prend le nazisme, ils envoient Hans à New-York puis se suicident.
• Les parents von Hohenfels : le père est le descendant d’une illustre famille de nobles allemands. Fier de ses origines, il ne se préoccupe guère des rumeurs politiques, confiant dans les valeurs intemporelles de son pays.
La mère a une détestation profonde pour les Juifs, les rendant responsables de la décadence de l’Allemagne et soupçonnant Hans de pervertir son fils. Elle est en accord avec les thèses défendues par le nazisme. C’est d’ailleurs avec elle que Conrad va rencontrer Hitler.
Doc.1. Vue d'une avenue new-yorkaise |
• Conrad Graf von Hohenfels : descendant d’une grande famille noble s’étant illustrée de nombreuses fois dans l’histoire de l’Allemagne, il est un élève discret et distant, fascinant ses camarades. Il devient l’ami de Hans en qui il retrouve les mêmes intérêts et passions. Partagé entre son amitié pour Hans et l’admiration pour Hitler véhiculée par sa mère, il n’intervient pas pour défendre Hans lorsque celui-ci est frappé par d’autres élèves. Cependant à la fin du roman, il se révélera être un opposant à Hitler. il sera exécuté pour avoir tenté d'assassiner le dictateur allemand.
• Les parents Schwarz : le père est un médecin juif de la petite bourgeoisie. Très attaché à l’Allemagne et à ses valeurs, il ne peut croire à la montée de l’antisémitisme dans son pays. Le couple Schwarz élève le petit Hans dans le respect de la tolérance et dans l’attachement aux valeurs nationales. Désespérés par l’ampleur que prend le nazisme, ils envoient Hans à New-York puis se suicident.
• Les parents von Hohenfels : le père est le descendant d’une illustre famille de nobles allemands. Fier de ses origines, il ne se préoccupe guère des rumeurs politiques, confiant dans les valeurs intemporelles de son pays.
La mère a une détestation profonde pour les Juifs, les rendant responsables de la décadence de l’Allemagne et soupçonnant Hans de pervertir son fils. Elle est en accord avec les thèses défendues par le nazisme. C’est d’ailleurs avec elle que Conrad va rencontrer Hitler.
c. Les thèmes
•
L’amitié
Dans ce roman quasi autobiographique, Fred Uhlman raconte une belle amitié entre deux adolescents que pourtant tout oppose. L’un est un petit bourgeois juif et l’autre est issu d’une grande famille noble et protestante. Au-delà de ces différences, ils se comprennent et s’estiment, partageant les mêmes passions et les mêmes bonheurs. Leur complicité, loin des troubles politiques qui secouent l’Allemagne, symbolise l’universalité de l’amitié qui réunit deux êtres sans distinction de classe sociale ou de religion. Et même si la fraternité entre Hans et Conrad est bouleversée par la montée du nazisme, l’auteur tient à terminer son roman en redonnant au personnage de Conrad une dignité et une fidélité à son ami Hans.
La dernière phrase du livre indique que Hans s’est en réalité opposé à la barbarie en tentant d’assassiner Hitler et que c'est pour cette raison qu'il a été exécuté.
• La montée du nazisme
Au début du roman, les élèves de ce lycée vivent en bonne intelligence et ne se préoccupent pas de leurs différences. Ce sont tous de jeunes Allemands ayant soif de savoirs et adhérant aux mêmes valeurs nationales et morales. Peu à peu, insidieusement, l’idéologie xénophobe et antisémite du national-socialisme transforme les esprits et divise la classe, en désignant l’étranger, le Juif, comme étant le responsable de tous les maux du pays. Ainsi désigné, Hans devient le symbole du mal absolu à qui l’on adresse injures et humiliations. L’élève qui, jusqu’alors, était un camarade que rien ne distinguait, devient sous l’emprise de l’idéologie nazie un être à part, exclu de l’universalité humaine. L’auteur analyse les rouages pernicieux de l’antisémitisme qui transforment le camarade d’hier en « sous-homme », indigne de la communauté nationale et qu’il faut éliminer.
Fred Uhlman a vécu dans sa propre vie les ravages du nazisme : contraint à l’exil, subissant la déportation de ses parents, la mort de sa sœur et de son bébé ainsi que la disparition de ses proches, l'auteur n’a plus jamais écrit en allemand, sa langue maternelle, jugeant que l’Allemagne avait trahi ses idéaux.
La monstruosité nazie a conduit à l’extermination des deux tiers de la population juive européenne, soit 6 millions de personnes.
Dans ce roman quasi autobiographique, Fred Uhlman raconte une belle amitié entre deux adolescents que pourtant tout oppose. L’un est un petit bourgeois juif et l’autre est issu d’une grande famille noble et protestante. Au-delà de ces différences, ils se comprennent et s’estiment, partageant les mêmes passions et les mêmes bonheurs. Leur complicité, loin des troubles politiques qui secouent l’Allemagne, symbolise l’universalité de l’amitié qui réunit deux êtres sans distinction de classe sociale ou de religion. Et même si la fraternité entre Hans et Conrad est bouleversée par la montée du nazisme, l’auteur tient à terminer son roman en redonnant au personnage de Conrad une dignité et une fidélité à son ami Hans.
La dernière phrase du livre indique que Hans s’est en réalité opposé à la barbarie en tentant d’assassiner Hitler et que c'est pour cette raison qu'il a été exécuté.
Doc.2. Lecture de la sentence qui vit la condamnation à la peine de mort des auteurs de l'attentat contre Hitler du 20 juillet 1944 |
• La montée du nazisme
Au début du roman, les élèves de ce lycée vivent en bonne intelligence et ne se préoccupent pas de leurs différences. Ce sont tous de jeunes Allemands ayant soif de savoirs et adhérant aux mêmes valeurs nationales et morales. Peu à peu, insidieusement, l’idéologie xénophobe et antisémite du national-socialisme transforme les esprits et divise la classe, en désignant l’étranger, le Juif, comme étant le responsable de tous les maux du pays. Ainsi désigné, Hans devient le symbole du mal absolu à qui l’on adresse injures et humiliations. L’élève qui, jusqu’alors, était un camarade que rien ne distinguait, devient sous l’emprise de l’idéologie nazie un être à part, exclu de l’universalité humaine. L’auteur analyse les rouages pernicieux de l’antisémitisme qui transforment le camarade d’hier en « sous-homme », indigne de la communauté nationale et qu’il faut éliminer.
Fred Uhlman a vécu dans sa propre vie les ravages du nazisme : contraint à l’exil, subissant la déportation de ses parents, la mort de sa sœur et de son bébé ainsi que la disparition de ses proches, l'auteur n’a plus jamais écrit en allemand, sa langue maternelle, jugeant que l’Allemagne avait trahi ses idéaux.
La monstruosité nazie a conduit à l’extermination des deux tiers de la population juive européenne, soit 6 millions de personnes.
L'essentiel
Fred Uhlman, dans son roman quasi autobiographique,
L’Ami retrouvé, décrit au travers
d’une simple et belle amitié entre deux
adolescents la lente transformation des esprits sous
l’emprise de la propagande nazie, qui conduit
à l’extermination des Juifs : la Shoah.
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