Poésie contemporaine : Francis Ponge, Le Parti pris des choses
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Objectif :
Découvrir Francis Ponge, poète du
20e siècle, et son recueil Le Parti pris
des choses.
Francis Ponge a renouvelé le genre
poétique du 20e siècle, notamment avec
son recueil Le Parti pris des choses (1942), dans lequel il s’attache
à décrire des objets du
quotidien, à en rendre la beauté et
la poésie, jouant avec toutes les
possibilités créatives de la langue.
1. L'auteur
a. Biographie
Né à Montpellier, Francis Ponge
(1899-1988) reste
longtemps inconnu du grand public. C’est un
article élogieux de Jean-Paul Sartre
à l’occasion de la publication de son
Parti pris des
choses qui lui apporte une première
notoriété, en 1944. Mais ce n’est que
dans les années 1960 qu’il est pleinement
reconnu comme l’un des maîtres contemporains
de la poésie française. Il obtient le
Grand Prix de poésie de
l’Académie Française en 1984.
b. Sa démarche : un regard neuf porté
sur les choses
Sa poésie est complètement novatrice.
Écrite en prose, elle prend le contrepied
de la poésie romantique et n’est pas non
plus une poésie d’opinion, une poésie
engagée. Pour Ponge, la mission du poète ne
consiste pas à étaler ses sentiments, mais
à atteindre au plus juste la
matérialité d’un objet,
d’une « chose ». Il est le poète
des objets les plus banals. Pour lui, les choses
ont une existence propre et deviennent objets
poétiques, dès lors qu’on les
observe attentivement.
Les titres de ses deux premiers recueils, Le Parti pris des choses (1942) et Proêmes (1949), explicitent son projet.
Dans Le Parti pris des choses, le poète révèle les richesses inaperçues des choses (telles que l’huître, le cageot, le savon, le pain, etc.) par une contemplation naïve et patiente. Puis, dans un langage précis et transparent, quasi scientifique, le poète transforme « les choses » en paroles, il recherche des équivalents verbaux aux « choses ».
Dans Proêmes, il exprime la nécessité de mêler prose et poésie, la nécessité aussi de se soustraire aux conventions de la poésie (telles que la versification).
Les titres de ses deux premiers recueils, Le Parti pris des choses (1942) et Proêmes (1949), explicitent son projet.
Dans Le Parti pris des choses, le poète révèle les richesses inaperçues des choses (telles que l’huître, le cageot, le savon, le pain, etc.) par une contemplation naïve et patiente. Puis, dans un langage précis et transparent, quasi scientifique, le poète transforme « les choses » en paroles, il recherche des équivalents verbaux aux « choses ».
Dans Proêmes, il exprime la nécessité de mêler prose et poésie, la nécessité aussi de se soustraire aux conventions de la poésie (telles que la versification).
2. Le recueil
« Le meilleur parti à prendre est de
considérer toute chose comme inconnue. »
Francis Ponge
Le recueil est constitué de 32 courts textes poétiques en prose qui peuvent être regroupés en plusieurs catégories :
- la faune et la flore courantes (La Crevette, Le Papillon, Escargots, L’Huître, Notes pour un coquillage, le Mollusque, Faune et flore, la Mousse, Végétation) ;
- les minéraux (Le Galet) ;
- les objets fabriqués par l’homme (Le Cageot, La Bougie, La Cigarette) ;
- les comestibles (Le Pain, L’Orange, Les Mûres, Le Morceau de viande) ;
- les phénomènes naturels (Pluie, Le Cycle des saisons, Les Arbres se défont à l’intérieur d’une sphère de brouillard, La Fin de l’automne, De l’eau, Le Feu) ;
- les lieux familiers (Le Restaurant Lemeunier rue de la Chaussée d’Antin, Les Trois Boutiques, RC Seine Numéro, Bords de mer) ;
- les attitudes humaines (La Jeune Mère, Le Gymnaste, Pauvres pêcheurs).
Le recueil est constitué de 32 courts textes poétiques en prose qui peuvent être regroupés en plusieurs catégories :
- la faune et la flore courantes (La Crevette, Le Papillon, Escargots, L’Huître, Notes pour un coquillage, le Mollusque, Faune et flore, la Mousse, Végétation) ;
- les minéraux (Le Galet) ;
- les objets fabriqués par l’homme (Le Cageot, La Bougie, La Cigarette) ;
- les comestibles (Le Pain, L’Orange, Les Mûres, Le Morceau de viande) ;
- les phénomènes naturels (Pluie, Le Cycle des saisons, Les Arbres se défont à l’intérieur d’une sphère de brouillard, La Fin de l’automne, De l’eau, Le Feu) ;
- les lieux familiers (Le Restaurant Lemeunier rue de la Chaussée d’Antin, Les Trois Boutiques, RC Seine Numéro, Bords de mer) ;
- les attitudes humaines (La Jeune Mère, Le Gymnaste, Pauvres pêcheurs).
3. Les procédés de création
poétique
L’objet est un prétexte de création
poétique, une façon de jouer avec le
langage. L’objet devient un « ob-jeu
», comme il le dit lui-même, sans aucune trace
de subjectivité (l'utilisation de la 1e
personne est de rigueur). Cependant, il utilise :
- une multiplicité d’images : métaphores, comparaisons, oxymores (l'huître est « brillamment blanchâtre »), métonymies, pour tenter de restituer aux objets une originalité ; certaines choses ne sont plus perçues qu’à travers le prisme des lieux communs ;
- les personnifications qui donnent vie à l’objet (le cageot est « ahuri » et « sympathique ») ;
- le jeu sur les sonorités : des homéotéleutes (figure consistant à répéter des finales de mots, qui fonctionnent presque comme des rimes comme « noirâtre », « blanchâtre », « verdâtre »), des allitérations et assonances (en [k], avec « les doigts curieux s’y coupent, s’y cassent les ongles », en [r], comme « parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre ») des assonance en [u], comme « flue et reflue à l’odeur et à la vue » ;
- les jeux sur les mots (la polysémie) ;
- les effets de surprise, loin des stéréotypes usés. Il crée ses propres objets poétiques ;
- l’humour ;
- il part du mot qui désigne l’objet, propose une définition, s’intéresse à son « destin », à sa « relation » avec l’homme et parvient à le rendre sympathique ;
- il se fait l’interprète des objets muets en ayant recours au travail sur le langage, à l’épaisseur des mots. Il transforme l’ordinaire en significatif ;
- l’objet, même le plus humble, contient tout un monde pour qui est à son écoute. Ainsi, l’huître, d’apparence rugueuse, contient une perle. L’huître représente en quelque sorte une allégorie de la création poétique : la rugosité du travail, la difficulté d’ouverture, la beauté de l’univers intérieur et parfois, la perle.
- une multiplicité d’images : métaphores, comparaisons, oxymores (l'huître est « brillamment blanchâtre »), métonymies, pour tenter de restituer aux objets une originalité ; certaines choses ne sont plus perçues qu’à travers le prisme des lieux communs ;
- les personnifications qui donnent vie à l’objet (le cageot est « ahuri » et « sympathique ») ;
- le jeu sur les sonorités : des homéotéleutes (figure consistant à répéter des finales de mots, qui fonctionnent presque comme des rimes comme « noirâtre », « blanchâtre », « verdâtre »), des allitérations et assonances (en [k], avec « les doigts curieux s’y coupent, s’y cassent les ongles », en [r], comme « parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre ») des assonance en [u], comme « flue et reflue à l’odeur et à la vue » ;
- les jeux sur les mots (la polysémie) ;
- les effets de surprise, loin des stéréotypes usés. Il crée ses propres objets poétiques ;
- l’humour ;
- il part du mot qui désigne l’objet, propose une définition, s’intéresse à son « destin », à sa « relation » avec l’homme et parvient à le rendre sympathique ;
- il se fait l’interprète des objets muets en ayant recours au travail sur le langage, à l’épaisseur des mots. Il transforme l’ordinaire en significatif ;
- l’objet, même le plus humble, contient tout un monde pour qui est à son écoute. Ainsi, l’huître, d’apparence rugueuse, contient une perle. L’huître représente en quelque sorte une allégorie de la création poétique : la rugosité du travail, la difficulté d’ouverture, la beauté de l’univers intérieur et parfois, la perle.
L'essentiel
Francis Ponge, (1899-1988) est un poète du
20e siècle qui, en portant un regard
neuf sur « les choses », a
renouvelé la poésie, notamment dans son
recueil écrit en prose poétique, Le Parti
pris des choses (1942). Il consacre son écriture
aux objets familiers qui nous entourent (tels que le pain, le
cageot, l'huître), et cherche à
révéler la dimension secrète, le
merveilleux du quotidien.
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