Le mythe de Don Juan
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Le mythe de Don Juan est le mythe du séducteur infidèle. Il traverse tous les siècles et tous les genres (de la poésie au roman, en passant par l’opéra, le théâtre et le cinéma).
A la différence des mythes antiques issus de la mythologie (Orphée), Don Juan est un mythe moderne qui tire sa source dans l’histoire d’un seigneur espagnol : Don Juan Tenorio. Ce seigneur libertin abandonna la fille d’un commandeur, après l’avoir déshonorée, et tua son père au cours d’un duel. Quant à la mort de Don Juan, elle demeure mystérieuse et contribua à alimenter le mythe : alors qu’il s’était arrêté dans un couvent, Don Juan disparut au cours d’une nuit d’orage sans laisser aucune trace. Certains dirent qu’il avait été foudroyé, d’autres, assassiné.
- Don Juan est un séducteur de la haute
société, qui multiplie les conquêtes
féminines.
- Don Juan incarne l’homme de la démesure ;
l’individu qui défie la morale et la religion.
- Il se heurte à la présence du Sacré,
incarné soit par la statue, une religieuse ou le
personnage du Pauvre.
Au delà de son cynisme et de son attitude méprisante, Don Juan fascine par la révolte qu’il incarne et le défi qu’il lance à l’autorité divine et à l’ordre social. Mais il inquiète aussi par sa mort, souvent spectaculaire, qui le précipite dans l’Enfer. Il se rattache aux figures de Faust et de Prométhée, qui défient les dieux et la condition mortelle de l’homme.
Il adapte, en 1624, l’histoire de Don Juan au théâtre, sous le titre L’Abuseur de Séville. Avec cette pièce, il ouvre la voie aux réécritures. La pièce décrit un séducteur cynique qui vit dans l’instant présent et refuse de se soumettre aux codes de la société et de la religion.
b) La pièce de Molière (Dom Juan ou le Festin de Pierre, 1665) : entre baroque et classicisme
Après l’échec de Tartuffe, Molière s’empare d’un sujet à la mode dans le répertoire théâtral. La pérennité de sa pièce, par rapport à d’autres réalisations de l’époque, s’explique par son ambiguïté. En effet, si le dénouement condamne Dom Juan aux Enfers, l’audace du personnage, son brio, sa revendication de la liberté et son esprit critique - qui ne sont pas sans évoquer des ressemblances avec son auteur - exercent chez le lecteur une fascination pour ce « grand seigneur méchant homme ».
L’opéra de Mozart (réalisé à partir du livret de Da Ponte) mêle la légèreté à l’aspect spectaculaire du châtiment final qui précipite Don Giovanni dans les flammes de l’Enfer.
La fascination l’emporte sur la condamnation : les romantiques voient en Don Juan un double insatisfait et mélancolique. Ses multiples conquêtes ne sont que la traduction d’une quête de la femme idéale. Le personnage est moins cynique et va même chez certains auteurs jusqu’à se repentir de sa conduite passée.
A l’étranger : le Don Juan de Byron en Angleterre
(1824), celui de Hoffmann en Allemagne (1813) décrivent un
Don Juan révolté en quête d’amour
absolu.
En France : Mérimée, dans Les Ames du
purgatoire (1834) décrit un personnage qui
rachète sa conduite sacrilège au moment de mourir ;
Musset fait de Don Juan un double du poète, dans son
poème Namouna (1832).
Un Don Juan vieillissant : chez Montherlant, dans La Mort qui
fait le trottoir (1958) et chez Schmitt dans La Nuit de
Valogne (1991), qui renouvelle l’image de Don Juan en
expliquant le personnage par le biais d’une
homosexualité refoulée.
Des adaptations à l’écran : Bluwal adapte, en
1965, la pièce de Molière pour la
télévision. Losey adapte, en 1979,
l’opéra de Mozart au cinéma.
L’essentiel
La figure de Don Juan ne cesse de fasciner : d’une œuvre à l’autre, les auteurs ont insisté tantôt sur le cynisme du personnage et sur son libertinage effronté, tantôt sur le courage et la révolte d’un homme qui lance un défi aux institutions sociales, politiques et religieuses.
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