Les mobilités touristiques internationales
- Fiche de cours
- Quiz
- Profs en ligne
- Videos
- Application mobile
- Mesurer l’importance des flux touristiques à l’échelle mondiale
- Identifier les principales destinations du tourisme international
- Comprendre les conséquences du tourisme sur l’économie et les sociétés dans les pays du Nord et du Sud
- Les pays du Nord, avec notamment la France, l’Espagne et l’Italie, se placent en tête des destinations touristiques. Les États-Unis arrivent en troisième position alors que l’Asie développée (Japon, Corée du Sud) connait une forte croissance de son activité touristique
- Si l’activité touristique produit de la richesse, notamment par les emplois créés, l’impact sur l’environnement est majeur, comme en témoignent les littoraux bétonnés de la Côte d’Azur ou de la Costa Brava. La surfréquentation de sites comme Venise ou Barcelone illustre le phénomène de la « disneylandisation » du monde, quand les villes se transforment en véritables parcs d’attractions, perdant leur âme
- Les pays du Sud reçoivent moins de visiteurs, particulièrement à cause de structures d’accueil de qualité inégale ou de l’instabilité politique. Le terrorisme vient ainsi ébranler les pays phares du tourisme international que sont l’Égypte et la Tunisie, les vidant de leurs touristes. La Chine est devenue le premier pays émetteur de touristes du monde
En 2018 on dénombre 1,4 milliard de touristes internationaux à l’échelle de la planète. Ce chiffre a doublé en 20 ans avant de connaître une chute brutale à partir de 2019 due à la pandémie de Covid-19.
Les pays du Nord sont les principales destinations du tourisme international. On trouve tout d’abord le continent européen avec trois grands pôles d’arrivée : la France est la première destination mondiale, avec 87 millions de visiteurs en 2018, suivie de près par l’Espagne (83 millions de touristes) puis l’Italie (58 millions de touristes). Ces trois pays ont des atouts majeurs à offrir. Si l’on prend le cas de la France, elle dispose d’une grande diversité de sites : les villes et leur patrimoine ancien (Paris, Lyon, etc.), le tourisme de sport d’hiver comme dans les Alpes, le tourisme balnéaire en Méditerranée, des régions à forte identité culturelle, de la Bretagne à la Bourgogne en passant par la Lorraine et l’Alsace.
Les États-Unis arrivent en troisième position mondiale. À l’image des pays européens, ils offrent aux visiteurs un éventail de sites divers et variés depuis les grandes villes (New York, Chicago) aux parcs naturels (les parcs nationaux de Rocky Mountain ou de Yellowstone, par exemple) ou encore les régions balnéaires (Floride et Californie).
En Asie développée, des destinations ont connu une croissance très forte ces dernières années, comme le Japon et la Corée du Sud qui attirent les visiteurs occidentaux fascinés par la culture moderne et traditionnelle de ces deux pays, mais aussi des visiteurs venus d’autres pays asiatiques, notamment les Chinois.
Si les pays du Nord reçoivent le plus grand nombre de visiteurs, ils sont à l’origine également des flux de départ vers les autres pays. Les Européens voyagent beaucoup et se rendent dans d’autres pays du continent. Les habitants du nord du continent se rendent chaque année vers le sud méditerranéen depuis l’Allemagne, la Belgique ou les pays scandinaves. Les Américains se dirigent vers le continent européen, notamment la France, mais aussi l’Asie.
Les flux touristiques produisent de la richesse et créent de nombreux emplois dans les pays du Nord. En France, ce secteur produit 7 % de la richesse nationale chaque année et concerne 2 millions d’emplois. En Espagne, il représente plus de 11 % de la richesse produite. Pour les États-Unis, c’est moins de 3 % de la richesse produite par le pays alors que les recettes de ce secteur sont les plus importantes au monde en valeur absolue avec plus de 200 milliards de dollars collectés.
L’activité touristique a des conséquences sur les paysages et les infrastructures dans les pays du Nord. Des régions ont été totalement modifiées par les flux de visiteurs : en France, la Côte d’Azur, en Espagne, la Costa Brava et la Costa Blanca, ont été bétonnées, notamment pour construire des milliers d'hôtels.
Certaines régions souffrent d’une surfréquentation : à Venise, la vieille ville sur la lacune accueille chaque année environ 20 millions de visiteurs alors que n’y résident qu’un peu moins de 60 000 personnes. C’est une véritable invasion, mal vécue par les habitants qui ne parviennent plus à se loger puisque l’ensemble du parc d’habitation est loué à des visiteurs. Les commerces traditionnels disparaissent et sont remplacés par des magasins de souvenirs. La géographe Sylvie Brunel évoque une « disneylandisation » du monde, des villes se transformant en parc d'attractions et perdant leur âme et leurs habitants. Le même phénomène est constaté à Barcelone et les locaux manifestent contre le tourisme de masse qui bouleverse leur mode de vie.
Les pays du Sud, c'est-à-dire les pays pauvres et émergents, sont également des destinations importantes du tourisme international mais ils reçoivent moins de visiteurs que les pays du Nord. Ils disposent de sites importants et renommés qu’ils soient historiques, comme les villes anciennes d’Asie, des stations balnéaires attractives de la Tunisie au Mexique en passant par l’Indonésie. Parmi les dix premières destinations mondiales, quatre sont situées dans les pays du Sud : il s’agit de la Chine qui occupe la quatrième position (60 millions de visiteurs) puis le Mexique, la Turquie et la Thaïlande avec environ 40 millions de visiteurs chacun.
Ces pays accueillent des visiteurs venus du Nord mais également d’Asie où la croissance du tourisme est forte. Pourtant, le nombre de visiteurs est moins important car ces pays disposent d’infrastructures d’accueil inégales. Si elles sont modernes et complètes dans de nombreuses régions asiatiques, elles sont moins présentes en Afrique. D’autre part, certains pays du Sud connaissent une situation politique instable. Par exemple, la Tunisie et l’Égypte, destinations phares du tourisme international dans les années 2000, ont connu des vagues d’attentats depuis les années 2010 qui ont vidé ces pays de leurs visiteurs.
Avec l’augmentation du niveau de vie dans les pays du Sud émergents, une partie de la population effectue des voyages internationaux de loisirs. C’est le cas de l’Inde et de la Chine. Ces deux pays ont vu leur niveau de vie augmenter très rapidement depuis le début des années 2000. Une classe moyenne s’est formée et aujourd’hui des centaines de millions de visiteurs proviennent de ces deux géants asiatiques, les deux pays les plus peuplés au monde.
Si l’on prend l’exemple de la Chine, le pays est devenu le premier émetteur de flux touristiques à l’international avec près de 120 millions de personnes. En France, en 2018, ce sont près de 2,5 millions de chinois qui ont visité le pays et ce sont les visiteurs les plus dépensiers du monde.
Comme pour les pays du Nord, le tourisme est devenu une activité essentielle à l’économie de nombreux pays. La particularité des pays du Sud est que certains d’entre eux sont très dépendants de ce secteur. En Thaïlande, il représente plus de 15 % du PIB et la chute des flux provoquée par la Covid-19 a plongé le pays dans la crise économique en 2020. Au Maroc, la fermeture des villes de Marrakech et Agadir plonge une partie des populations dans la misère et le chômage atteint des niveaux record. En 2020, à l’échelle mondiale, le tourisme international a chuté de plus de 60 %.
Les pays en développement souffrent également d’un surtourisme qui entraîne une augmentation des prix des logements et des produits essentiels pour les populations locales et menace aussi les équilibres environnementaux. À Bali (en Indonésie), en Thaïlande ou au Mexique la surfréquentation des régions littorales entraîne une destruction des écosystèmes et un épuisement des ressources.
Vous avez obtenu75%de bonnes réponses !