Étude de cas : le Congrès de Tours
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Objectif :
Pourquoi le congrès de Tours est-il un moment
important de la République de l’entre-deux
guerres ?
1. Le contexte
a. La guerre et la révolution russe
Durant la Première Guerre mondiale, les
socialistes français sont unis sous un seul et
même parti : la SFIO (Section Française de
l’Internationale Ouvrière),
créée en 1905 sous l’impulsion de
Jean Jaurès. Ils
se rallient à l’Union sacrée
invoquée par le Président de la
République Raymond Poincaré et participent
à la direction du pays durant le conflit.
Mais une série d’événements vient bientôt contrarier cette unité. Les combats de la Première Guerre mondiale n’en finissent pas, au point de générer des mutineries. La révolution bolchévique de 1917 en Russie, donne une nouvelle orientation politique aux militants de gauche.
Enfin, les grèves ouvrières de mai 1920 sont réprimées : en plus de ne pas avoir permis d’obtenir des avancées sociales, elles provoquent le licenciement de plusieurs milliers de métallurgistes. Dans ces conditions, la SFIO ne parvient plus à fédérer.
Mais une série d’événements vient bientôt contrarier cette unité. Les combats de la Première Guerre mondiale n’en finissent pas, au point de générer des mutineries. La révolution bolchévique de 1917 en Russie, donne une nouvelle orientation politique aux militants de gauche.
Enfin, les grèves ouvrières de mai 1920 sont réprimées : en plus de ne pas avoir permis d’obtenir des avancées sociales, elles provoquent le licenciement de plusieurs milliers de métallurgistes. Dans ces conditions, la SFIO ne parvient plus à fédérer.
b. Les divisions
En 1920, deux
tendances déjà naissantes se confirment et
s’opposent au sein de la SFIO :
- Une tendance majoritaire demande à rejoindre la IIIe Internationale, fondée par Lénine en 1919. Cette tendance est représentée par Marcel Cachin et Louis-Oscar Frossard qui se sont rendus eux-mêmes à Moscou.
- Une tendance minoritaire refuse d’adhérer à la IIIe Internationale et souhaite maintenir la SFIO telle qu’elle est. Cette tendance est représentée par Léon Blum et Marcel Sembat.
- Une tendance majoritaire demande à rejoindre la IIIe Internationale, fondée par Lénine en 1919. Cette tendance est représentée par Marcel Cachin et Louis-Oscar Frossard qui se sont rendus eux-mêmes à Moscou.
- Une tendance minoritaire refuse d’adhérer à la IIIe Internationale et souhaite maintenir la SFIO telle qu’elle est. Cette tendance est représentée par Léon Blum et Marcel Sembat.
2. Le bouleversement
a. Le déroulement du Congrès
Le Congrès de Tours est le
18e congrès des socialistes
français. Il se tient du 25 au 30 décembre 1920
dans la salle du Manège de l’ancienne abbaye
Saint-Julien. Sa question centrale est la suivante :
la SFIO doit-elle adhérer à la
IIIe Internationale en se soumettant aux
21 conditions énoncées par
Lénine ? Les échanges sont
violents et vont jusqu’à
l’insulte. Deux discours majeurs
s’affrontent, ceux de Marcel
Cachin et Léon
Blum :
« On nous demande de faire un parti
très discipliné, très
centralisé et vigoureusement dirigé.
Les Russes l’ont fait chez eux ;
ils nous ont donné
l’exemple. »
(Marcel Cachin)
(Marcel Cachin)
« Quel sera le nouveau parti que vous
voulez créer ? C’est au sommet un
comité directeur de qui tout doit
dépendre, c’est une sorte de commandement
militaire. Est-ce le parti que nous avons connu ?
Non, le parti c’était l’appel
à tous les
travailleurs. »
(Léon Blum)
(Léon Blum)
Doc. 1. Le Congrès de Tours |
b. Les conséquences directes
Au terme du Congrès, les socialistes en faveur
de l’adhésion à la IIIe
Internationale sont 3 208, leurs opposants ne
sont que 1 022. La division de la
SFIO est donc
inéluctable.
Alors que la SFIO est maintenue mais largement affaiblie, se crée la SFIC (Section Française de l’Internationale Communiste) dont Louis-Oscar Frossard devient le secrétaire général. Le nouveau parti récupère la direction du journal L’Humanité et en fait son organe de presse officiel. En 1921, la SFIC devient le Parti communiste français.
Alors que la SFIO est maintenue mais largement affaiblie, se crée la SFIC (Section Française de l’Internationale Communiste) dont Louis-Oscar Frossard devient le secrétaire général. Le nouveau parti récupère la direction du journal L’Humanité et en fait son organe de presse officiel. En 1921, la SFIC devient le Parti communiste français.
L'essentiel
Le Congrès de Tours se tient en
décembre 1920. Il réunit tous les
représentants socialistes français
réunis sous le parti de la SFIO. Il conduit ses
participants à se diviser sur la question de
l’adhésion à la IIIe
Internationale créée par Lénine en
Russie.
Alors que Léon Blum maintient une SFIO affaiblie, ses opposants fondent la SFIC, adhèrent aux idéaux bolchéviques et deviennent le Parti communiste français un an plus tard. Le Congrès de Tours est un moment important de la République de l’entre-deux-guerres car il redessine le paysage politique français pour plusieurs décennies.
Alors que Léon Blum maintient une SFIO affaiblie, ses opposants fondent la SFIC, adhèrent aux idéaux bolchéviques et deviennent le Parti communiste français un an plus tard. Le Congrès de Tours est un moment important de la République de l’entre-deux-guerres car il redessine le paysage politique français pour plusieurs décennies.
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