Petit Bodiel et autres contes de la savane, Amadou Hampâté Bâ

Amadou Hampâté Bâ est né en 1900 au Mali. Il est devenu l'un des plus célèbres conteurs africains contemporains, défenseur de la beauté et de l’art africains.

Enfant, il fréquente l’école coranique avant d’être envoyé dans une école française.
Adolescent, on lui apprend des connaissances secrètes africaines, traditionnelles.
Adulte, il occupe plusieurs postes dans l’administration coloniale, puis effectue des missions ethnologiques (étude des ethnies ou des peuples) pour étudier les traditions orales en Afrique de l’Ouest.
Dès 1960, ses travaux encyclopédiques lui donnent accès à un siège de huit années à l’UNESCO.
À la fin de sa vie, il poursuit ses recherches et rassemble de nombreux contes d’Afrique.
En 1977, il publie Petit Bodiel ainsi que nombre de contes qui seront édités encore après sa mort, comme Il n’y a pas de petites querelles : nouveaux contes de la savane, publié en 1999.

Amadou Hampâté Bâ a lutté toute sa vie pour la reconnaissance d’une culture africaine niée par la colonisation française. Ce combat en faveur de la réhabilitation des traditions orales africaines et de leur transcription écrite est reconnu au sein de l'UNESCO.
À ce sujet, il écrira cette célèbre phrase : « En Afrique, quand un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui brûle. »

► Structure
Petit Bodiel et autres contes de la savane est un recueil de contes et de nouvelles.
Ce livre permet de découvrir des contes et des légendes d’Afrique centrale, qui sont la mémoire d’un pays, un souvenir oral.
Le recueil commence par Petit Bodiel, un texte qui date de 1977. C'est le plus long texte du recueil.

► Résumé 
Petit Bodiel raconte l'histoire de la famille Bodiel, une famille de lièvres. Petit Bodiel, un jeune lièvre appartenant à cette famille, est si paresseux, gourmand et fripon qu'il provoque le désespoir de sa mère. Il est habité par un désir de puissance et de reconnaissance, et rêve de devenir le Roi de la Savane. Pour ce faire, il décide de demander de l'aide à Dieu, qui lui procure des pouvoirs et autant de ruse que nécessaire pour l'aider à atteindre son but. Il parvient ainsi à berner les animaux les plus imposants et les plus forts en les manipulant. 

Mais le désir de pouvoir de Petit Bodiel prend une telle ampleur qu'il croit pouvoir rivaliser avec Dieu, qui, pour le punir, lui donne une allure courbée et un sentiment de lâcheté peureuse.

Le conte a une fonction pédagogique et morale : les animaux représentent les hommes, leur initiation vers la sagesse.
Ainsi, le récit permet une réflexion sur l’éducation prodiguée par la mère, dépassée par le comportement démesuré et irrespectueux du fils. Il invite à une réflexion sur l’ambition démesurée et l’ivresse que procure le pouvoir. Il invite à l’humilité.)

Le récit agit comme une pédagogie orale qui enseigne par les images et les symboles. Ainsi, le héros doit surmonter des épreuves, une initiation, pour avoir droit au bonheur. Il reçoit une punition et une leçon de morale : les apparences sont trompeuses et l’attrait du superficiel permet de tester l'âme du personnage principal.

« Tout conte est plus ou moins initiatique, parce qu'il a toujours quelque chose à nous apprendre sur nous-mêmes. », écrit Amadou Hampâté Bâ.