Le discours descriptif
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Objectif : savoir analyser une séquence
descriptive.
Etudier un texte descriptif consiste à en dégager
les composantes et la logique ainsi qu'à déterminer
son intérêt au sein d'un ensemble plus large dans la
mesure où le plus souvent, la description sert une
narration.
1. Les composantes de la description
Rares sont les textes uniquement descriptifs, on évoque
plus volontiers la présence de séquence descriptive
au sein de textes à dominante narrative ou argumentative.
Dans ces textes plusieurs indices permettent de délimiter
ces séquences.
a. Les verbes et les temps
En fonction du contexte, deux temps sont possibles dans les
textes descriptifs. Dans un contexte passé, l'imparfait
de l'indicatif, dit de description, domine. Dans un contexte
présent, c'est le présent de l'indicatif,
appelé présent descriptif, qui sera
utilisé. A cela s'ajoute le participe
présent qui permet d'insister sur la durée de
l'action qui se fige et participe alors de la description.
Les verbes ne désignent pas une action mais sont de simples outils de la description, ce sont souvent des verbes d'état.
Les verbes ne désignent pas une action mais sont de simples outils de la description, ce sont souvent des verbes d'état.
« C'était là
qu'était dressée la table. Le gravier crissait
sous les pas des invités. Le soleil tapait, et il n'y
avait pas l'ombre d'ombre, le jardin encore tout jeune encore
[...] puisqu'il n'y avait pas d'eau au fond... mais un rosier
grimpait sur la margelle et, généreux, couvrait
d'un flot de petites roses pompon le faux-semblant du
puits. »
(Elsa Triolet, Roses à crédit, 1959.)
(Elsa Triolet, Roses à crédit, 1959.)
b. Les indices spatiaux
Les connecteurs spatiaux sont particulièrement abondants
dans les séquences descriptives pour situer dans un
décor, souvent réaliste, des personnes, objets ou
lieux décrits. Ainsi les repère-t-on facilement.
« Les pavés de la cour
étaient nets comme le dallage d'une église. De
longues gouttières, figurant des dragons la gueule en
bas, crachaient l'eau des pluies vers la citerne ; et
sur le bord des fenêtres, à tous les
étages, dans un pot d'argile peinte, un
basilic ou un héliotrope
s'épanouissait. »
(Gustave Flaubert, « La légende de saint Julien l'Hospitalier », Trois Contes, 1877.)
(Gustave Flaubert, « La légende de saint Julien l'Hospitalier », Trois Contes, 1877.)
c. Les adjectifs qualificatifs
Pour décrire quelqu'un ou quelque chose, les
précisions passent essentiellement par
l'adjectif qui permet de caractériser les
couleurs, l'aspect ou encore la taille. Saint-Simon les
utilise en abondance pour décrire ses personnages :
« Le duc de Lauzun était
un petit homme blondasse, bien fait dans sa taille, de
physionomie haute, pleine d'esprit, qui imposait, mais sans
agrément dans le visage, plein d'ambition, de caprices
[...] sans aucun ornement ni agrément dans l'esprit,
naturellement chagrin, solitaire,
sauvage. »
(Saint-Simon, Mémoires, 1694-1723.)
(Saint-Simon, Mémoires, 1694-1723.)
2. Les fonctions de la description
a. La fonction informative ou documentaire
Cette fonction concerne les descriptions les plus neutres, les
plus objectives, celles que le plus souvent on ne trouve pas
dans les textes littéraires mais dans les textes
documentaires, par exemple les guides de voyages, de musée
ou équivalent.
« Située entre le petit
port de pêche des Port-des-Barques et l'île d'Aix,
l'île Madame est reliée à la terre ferme
par la Passe au Bœufs découverte à
marée basse. »
(Guide Michelin, Poitou, Vendée, Charente, 1992.)
(Guide Michelin, Poitou, Vendée, Charente, 1992.)
b. La fonction réaliste
On trouve ce type de description dans des fictions, le plus
souvent des romans ou des nouvelles, et leur présence a
pour but principal d'ancrer la narration, ses personnages et
ses événements dans le réel. Elle
renforce par des détails la vraisemblance d'une
histoire inventée.
« Toute ville au Moyen Age, et,
jusqu'à Louis XII, toute ville en France avait ses
lieux d'asile. Ces lieux d'asile, au milieu du déluge de
lois pénales et de juridictions barbares qui inondaient
la cité, étaient des espèces d'îles
qui s'élevaient au-dessus du niveau de la justice
humaine. Tout criminel qui y abordait était
sauvé. Il y avait dans une banlieue presque autant de
lieux d'asile que de lieux
patibulaires. »
(Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, 1831.)
(Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, 1831.)
c. La fonction poétique
Dans les séquences descriptives, les comparaisons ou
métaphores, particulièrement présentes, sont
toujours des éléments d'analyse
privilégiés. En effet, aucun choix n'est le fruit
d'un hasard et il est toujours nécessaire de les
interpréter. Aussi faut-il être
particulièrement attentif aux connotations des images
choisies pour étoffer la description d'un objet, d'une
personne ou d'un lieu. Ainsi, Zola joue-t-il sur les connotations
religieuses lorsqu'il décrit l'effondrement d'un puits de
la fosse du Voreux :
« A la surface, les
dernières constructions se culbutaient,
s'écrasaient. D'abord, une sorte de tourbillon emporta
les débris du criblage et de la salle de recette. Le
bâtiment des chaudières creva ensuite, disparut.
Puis, ce fut la tourelle où râlait la pompe
d'épuisement, qui tomba sur la face, ainsi qu'un homme
fauché par un boulet. »
(Emile Zola, Germinal, 1885.)
(Emile Zola, Germinal, 1885.)
La dernière comparaison, laisse percevoir ce que Zola développera tout au long de son roman, à savoir la personnification de la mine. Il la fait donc mourir comme un être humain.
L'essentiel
Le discours descriptif a pour principal objectif de faire exister des lieux, des personnages, des objets, de les ancrer dans le réel. A cette fonction initiale s'ajoutent d'autres fonctions qui permettent à la vision du monde de l'auteur de se développer.
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